Premier anniversaire de la guerre libyenne.. Les principales positions des pays arabes   

Courrier arabe

Alors que la classe politique et les différentes parties libyennes se préparaient à Ghadamès, où se tenait une réunion pour discuter la crise qui a affaibli le pays, et que la situation régionale était instable, les alliés du général à la retraite, Khalifa Haftar, ont estimé que s’était l’occasion idéale pour lancer une offensive armée contre Tripoli.

En cette période, la révolution soudanaise inquiétait la communauté internationale, le mouvement populaire algérien attirait les regards du monde, la transition démocratique en Tunisie, et la réforme constitutionnelle pharaonique en Égypte, faisaient couler beaucoup d’encre.

Une combinaison parfaite, aux yeux des Émirats arabes unis (EAU) et de l’Arabie saoudite qui ont dissuadé Khalifa Haftar à lancer son offensive armée pour conquérir Tripoli, tournant le dos aux efforts des Nations unis et du Gouvernement d’union nationale (GNA), qui sont battus pour épargner le chaos au pays.

L’Arabie saoudite, les EAU et l’Égypte… «La bénédiction du diable»

La guerre que Haftar a déclarée à Tripoli, fut lancée quelques jours après que ce dernier fut reçu en Arabie saoudite. Pour plusieurs, cette visite traduit la bénédiction de Riyad, d’Abu Dhabi et du Caire.

Par cette action, une nouvelle division a déchiré les pays de la région, déjà en froid à cause de leurs différends. C’est alors ainsi, que le GNA, se retrouvant seul face à «une alliance diabolique», se décida de chercher du soutien, auprès de pays qui avaient jadis cru en la révolution du peuple libyen et en sa volonté de voir naître, dans son pays, un État civil et gouvernement démocratique.

Le Maroc… Les accords de Skhirat et la légitimité du GNA

Loin de l’indifférence, le royaume marocain avait toujours soutenu la légitimité libyenne, il avait en 2015, arrangé un dialogue politique entre les différentes parties.

«Les accords de Skhirat», avaient présenté le GNA au monde, comme unique autorité légitime en Libye, et c’est en prônant leurs chartes, que Rabat insiste à ce jour sur le fait que le GNA soit le seul représentant du peuple libyen.

L’Algérie… Une actrice qui s’arrache un rôle principal   

Alger avait dû garder le silence, occupée par ses problèmes internes, après que son peuple s’est vu lancer un mouvement populaire, cherchant à abolir le régime de Bouteflika, en tête du pouvoir du pays depuis 20 ans.

Une fois sa diplomatie stabilisée, avec l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune comme nouveau président du pays, l’Algérie affirma que son rôle concernant le dossier libyen sera différent de celui d’avant.

Selon les observateurs, ce rôle aura pour principales missions de préserver l’union de la Libye, et de chercher à créer l’équilibre régional, pour limiter l’extension égyptienne au pays.

La Tunisie… La voisine qui a épaulé la Libye

Malgré la difficile transition politique à laquelle Tunis avait dû faire face, après le départ de son ancien président, Béji Caïd Essebsi, en plus des conditions économiques difficiles qui l’ont accablées, la Tunisie, en bonne voisine, a soutenu la légitimité du GNA.

Elle s’est opposée à l’offensive armée lancée par Haftar depuis l’est du pays contre Tripoli, faisant preuve en même temps d’humanité richissime, en ouvrant ses portes aux réfugiés venus de tout le pays, et en refusant de faire la différence entre les enfants d’un seul pays.

Le Qatar…Toujours fidèle à la légitimité

Il fut l’un des premiers pays à mobiliser ses ressources matérielles, humanitaires et médiatiques, pour faire face à l’offensive armée lancée par Khalifa Haftar et pour soutenir le peuple libyen, qui espère toujours mener sa révolution à terme et jouir d’un État civil régit par la démocratie.

Le Koweït attribue la légitimité au GNA

Le Koweït, dont le prince connu par sa sagesse et la conscience du rôle destructif d’Abu Dhabi et de Riyad, s’est dit reconnaître le GNA comme unique autorité légitime en Libye.

Il se donna à soutenir tout effort sincère, cherchant à faire sortir la Libye de sa crise et mettre fin à la guerre, et espérant fonder un État civil pour lequel plusieurs libyens se sont sacrifiés.

La Turquie… L’alliance qui changera la donne

Ankara est le cauchemar vivant de l’axe des pays qui alimente les mouvements antirévolutionnaires dans le monde arabe. Avec son modèle politique et économique, en plus de son poids géopolitique qui soutient les soulèvements populaires des printemps arabes, la Turquie, a toujours été aux côtés du GNA, ce qui poussa ce dernier à officialiser l’alliance, en signant un accord de collaboration sécuritaire pour renforcer et légitimer son intervention au pays.

Ainsi furent les positions les plus marquées par l’histoire et la mémoire libyenne. Nombreuses ont appelé à la paix et ont insisté sur la résolution politique, alors que d’autres ont cherché à semer le chaos et la destruction.

Aujourd’hui, l’offensive armée lancée contre Tripoli fête son premier anniversaire, sans aucune résolution à l’horizon, alors que la Libye, dans le couloir de la mort, respire le sang et le feu et espère revoir la paix qu’elle a perdue depuis des années.

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