RD Congo : Au moins 30 civils tués par des mercenaires en Ituri

Plus de 30 civils ont été tués vendredi et samedi dans deux territoires de la province de l’Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris dimanche des autorités et de la société civile locales.

Vendredi soir, les miliciens de la Coopérative de développement du Congo (CODECO) ont tué 30 personnes et blessé 10 autres au village de Ngurai vers l’enclave de Berunda, a déclaré à l’Agence Anadolu, Alfred Bongwangela, administrateur du territoire de Mahagi.

Les assaillants étaient munis de fusils et d’armes blanches, selon la même source, indiquant que les militaires qui étaient en « sous – effectif n’ont pas réussi à déjouer » l’attaque.

Dans le territoire voisin de Djugu, les combattants du même groupe armé occupent depuis samedi « plusieurs localités du groupement Ndjubu », a rapporté la radio onusienne, Okapi.

Ces miliciens ont fait incursion notamment dans la localité de Mulelu, où ils ont tué quatre personnes, selon la même radio citant des sources coutumières, qui ont également fait état de sept personnes prises en otage pour transporter le butin.

Joint par Anadolu, le porte-parole de l’armée en Ituri, Jules Ngongo, a confirmé toutes les attaques, sans se prononcer sur le bilan.

Il a néanmoins précisé que l’armée mène des offensives d’envergure dans les deux territoires depuis le 8 avril et se déploie « partout où il y a les traces de l’ennemi ».

Lors de la réunion du conseil des ministres, vendredi, sous la présidence du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le gouvernement a noté que ce groupe armé devient « très actif » depuis que l’armée avait annoncé, fin mars, la neutralisation duchef de cette milice, Justin Ngudjolo.

« Ce mouvement semble faire la jonction avec certains groupes rebelles ougandais », a indiqué le gouvernement dans le compte-rendu de la réunion.

Milice constituée de membres de la communauté « Lendu » regroupés dans une sorte de secte politico-militaro-religieuse, CODECO est né dans la fièvre des tensions interethniques en Ituri, en 2017. Cette milice est soupçonnée d’être responsable d’une vague de massacres qui ont fait plus de 700 morts depuis sa création.

Ces crimes pourraient présenter des éléments constitutifs de « crimes contre l’humanité » voire de « crime de génocide », a prévenu, en janvier dernier, le bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme dans un rapport sur la RDC.

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