Soudan : Deux morts lors des manifestations de dimanche

Le Comité central des médecins du Soudan (CCMS), une organisation non gouvernementale, a annoncé la mort de deux personnes lors des manifestations de dimanche appelant à un « régime civil et démocratique ».

Le même comité a indiqué dans deux communiqués distincts que la première victime est décédée des suites d’un « violent traumatisme crânien » survenu lors des manifestations organisées dans la capitale Khartoum, tandis que la seconde est décédée à Omdurman, à l’ouest de la capitale, après avoir été atteinte d’une balle en pleine poitrine. Selon le CCMS, les « autorités putschistes » (une expression utilisée par les opposants) seraient à l’origine de ces décès.

Cela porte à 56 le nombre de morts depuis les événements du 25 octobre dernier, dont 14 ont péri depuis la signature de l’accord politique du 21 novembre entre le commandant de l’armée Abdelfattah Al-Burhan et le Premier ministre Abdallah Hamdok, précise le communiqué du CCMS.

Selon le correspondant de l’Agence Anadolu et des témoins oculaires, les forces de sécurité soudanaises ont fait usage de grenades lacrymogènes, dimanche, pour disperser des manifestants qui se dirigeaient vers le palais présidentiel à Khartoum.

L’Association des professionnels soudanais (chef de file du mouvement de protestation dans le pays), de concert avec les « comités de résistance » avaient appelé, samedi, à manifester le lendemain sous le slogan « Fidélité aux martyrs », afin de dénoncer l’accord politique signé entre le président du Conseil de souveraineté, Abdelfattah Al-Burhan, et le Premier ministre Abdallah Hamdok, ainsi que pour exiger l’instauration d’un gouvernement civil.

Le Soudan est depuis le 25 octobre dernier le théâtre de manifestations protestant contre les mesures d’exception prises par Al-Burhan, notamment l’imposition de l’état d’urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté et du Conseil des ministres de transition, la destitution du Premier ministre Abdallah Hamdok et l’arrestation de responsables et d’hommes politiques.

Bien qu’Al-Burhan et Hamdok aient signé un accord politique, le 21 novembre, prévoyant le retour de ce dernier à son poste, la formation d’un gouvernement de compétences et la libération des détenus politiques, les forces politiques ont considéré cet accord comme une « tentative de légitimation du coup d’État » et se sont engagées à poursuivre les protestations jusqu’à l’instauration d’un « gouvernement entièrement civil » pendant la période de transition.

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