Tripoli ne renoncera pas à l’accord maritime avec Ankara, affirme le Premier ministre libyen

Le Premier ministre libyen Abdulhamid Dbeibeh a affirmé que l’accord maritime avec la Turquie « sert les Libyens » et que son pays n’y renoncera pas, indiquant que son gouvernement « n’est pas d’accord avec la Grèce » quant à son évaluation.

C’est ce qui est ressorti des extraits diffusés par la chaîne Al-Jazeera d’une interview réalisée par l’émission « Sans Frontières » avec Dbeibeh. L’émission sera diffusée dans son intégralité ce mercredi soir.

Dbeibeh a déclaré : « Nous ne sommes pas d’accord avec la Grèce dans l’évaluation de l’accord maritime turco-libyen qui sert les Libyens, et nous n’y renoncerons pas ».

Le 27 novembre 2019, la Turquie et la Libye ont signé deux mémorandums d’entente relatifs à la sécurité et à la coopération militaire et définissant les zones de juridictions maritimes, dans le but de protéger les droits des deux pays découlant du droit international.

Le Premier ministre libyen a ajouté : « Grâce à nos discussions avec plusieurs pays, il y a de bons signes pour expulser les mercenaires de Libye ».

La milice du général à la retraite Khalifa Haftar utilise des mercenaires de différentes nationalités, dont notamment, les mercenaires de la compagnie russe « Wagner », dans ses opérations militaires. L’attaque la plus notoire, mais infructueuse, avait eu lieu contre la capitale, Tripoli, en avril 2019.

Dbeibeh a expliqué que son gouvernement « a uni 80 % des institutions de l’Etat, à l’exception de l’armée », notant que « le comité 5 + 5 est le noyau de son unification ».

Le Comité militaire conjoint libyen (5 + 5) comprend 5 membres du gouvernement libyen légitime et 5 membres appartenant à la milice de Haftar.

Dbeibeh a confirmé que son gouvernement ne se coordonne pas avec Haftar, « nous nous sommes coordonnés dans la ville de Benghazi (est) avec le maire et les forces de police ».

Pour le Premier ministre libyen, le fait de ne pas avoir tenu la réunion gouvernementale à Benghazi se doit à des questions logistiques, et il a promis que le gouvernement tiendra bientôt une réunion dans la ville contrôlée par la milice de Haftar.

Le 25 avril, Dbeibeh a annulé sa visite à Benghazi, après l’interdiction de l’atterrissage d’un avion transportant du personnel de protection et de protocole du gouvernement par la milice de Haftar.

Dbeibeh a également souligné dans son entretien avec Al-Jazeera que son gouvernement « veut colmater la fracture et réaliser la réconciliation nationale, et espère que les élections auront lieu à temps d’ici la fin de l’année ».

Pendant plusieurs années, la Libye a enduré un conflit armé. Avec le soutien des pays arabes et occidentaux, des mercenaires et des combattants étrangers, la milice de Haftar a mené un conflit armé contre l’ancien gouvernement d’accord national internationalement reconnu.

Les Libyens espèrent qu’une percée politique actuelle entre les parties mènera à la fin du conflit dans le pays producteur de pétrole. Le 16 mars dernier, un nouveau gouvernement d’unité nationale et un conseil présidentiel ont pris le pouvoir pour mener le pays aux élections législatives et présidentielles prévues pour le 24 décembre prochain.

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