Tunisie : Un an après les mesures exceptionnelles, une grave rupture de produits de base menace la stabilité du pays

Courrier arabe

Plusieurs observateurs ont critiqué le régime en place, en Tunisie, à l’ombre de la crise politique, sociale et économique qui s’aggrave de jour en jour, notamment à cause de la pénurie des produits de base, qui continue chaque jour, à toucher un nouveau produit que les citoyens pensaient à l’abri des spéculateurs.

Nombreuses parties ont signalé que « la société risque d’exploser à tout moment, face aux pressions immenses qui lui sont infligées ». Actuellement, les marchés tunisiens affichent des prix exorbitants pour des produits qui se font très rares, à commencer par l’huile, le café, le sucre, le riz, mais aussi le carburant.

La société risque d’exploser à tout moment

Le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, Ramadhan ben Omar, a expliqué : «Le gouvernement se prépare progressivement à annuler le soutien de certains produits de consommation, ainsi des parties de la société seront grièvement touchées par l’inflation et la pauvreté».

Au sujet de pénurie des produits, il explique à al-Jazeera.net : «Les institutions publiques n’arrivent plus à conclure des accords pour importer des marchandises, car elles ont perdu la confiance des fournisseurs, et le gouvernement est spectateur et n’intervient pas».

«Une explosion sociale est imminente, car le pays avance vers une phase délicate», avait-il déclaré, tout en portant le président du pays, Kaïs Saïed, pour responsable de la situation au pays, à cause de la politique qu’il a imposée.

Selon lui, «Le pays risque d’aller vers une crise sociale, avec l’approche de l’automne et de l’hiver, car des parties de la société se préparent à affronter un gouvernement, qui n’a pas répondu à ses engagements», donnant exemple des jeunes diplômés qui ont été abandonnés à leur sort.

Ben Omar signale aussi que «l’immigration clandestine a augmenté cet été, démontrant une forme de protestation sociale à la situation politique du pays».

De sa part, Badr Eddine Gamoudi, dirigeant au parti Mouvement du peuple (partisan du président), prévoit que le gouvernement change de composition pour remédier à cette crise.

Il espère que «les nouveaux ministres puissent tenir compte des dangers qui menacent le pays et qu’ils interviennent au plus vite pour arranger la situation».

Il est à noter que la pénurie s’aggrave de jour en jour, poussant le vice-président de la Chambre nationale des propriétaires de cafés, Sadri Ben Azouz, à mettre en garde contre une «possible catastrophe, celle d’une rupture totale de café».

«Ce scénario catastrophe conduire, tout simplement, à la fermeture de tous les cafés, toutes catégories confondues, et donc au renvoi des 120 mille employés du secteur», avait-il fait savoir aux médias locaux.

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