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Tunisie: une plénière sous haute tension consacrée au vote de confiance concernant 11 nouveaux ministres

Une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée au vote de confiance concernant les 11 nouveaux ministres proposés par le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi, a démarré, mardi, en présence de 165 députés.

La séance de l’ARP présidée par Rached Ghannouchi, s’est ouverte en présence du chef du gouvernement et d’une importante délégation ministérielle.

Dans une succession de points d’ordre, les députés Mongi Rahoui, Haikel Mekki et Faicel Tebbini ont dénoncé, d’emblée, la présence policière massive qui a encerclé la coupole du Parlement, rappelant que cette séance plénière du 26 janvier coïncide avec la date de l’adoption de la Constitution de 2014, censée garantir aux citoyens et aux citoyennes, selon Mongi Rahoui, les libertés et les droits individuels et collectifs, en assurant les conditions d’une vie digne.

Pour le député, 10 ans après la révolution, les protestataires dans plusieurs zones défavorisées frappées de plein fouet par une crise sociale réclament toujours les mêmes revendications.

De son côté, le député du bloc démocratique, Haykel Mekki, a souligné que la session plénière se tient dans  »une caserne », plutôt qu’à l’ARP, dénonçant, les interventions musclées de la police contre les jeunes, sortis protester pacifiquement.

La présidente du Bloc constitutionnel libre, Abir Moussi, a annoncé, lors de son intervention, que son bloc boycotte la séance plénière consacrée au vote de confiance aux ministres proposés par le Chef du gouvernement Hichem Mechichi.

Abir Moussi a également appelé les députés au retrait de confiance du gouvernement et de Rached Ghannouchi.

Dans la même optique, Moussi a critiqué la performance du président de la République, Kais Saied, considérant qu’il « n’était plus indépendant » et qu’il est le premier responsable des conflits politiques au sein du Conseil de sécurité nationale.

 »Il porte atteinte à la sécurité nationale et son élection est une grave erreur », a-t-elle martelé.

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a déclaré mardi, lors de son discours de présentation du remaniement, que la crise sanitaire a accentué la crise économique en Tunisie, face aux discours populistes, qui œuvrent à promouvoir des illusions et des promesses mensongères pour des acquis purement politiques.

 »10 ans après la révolution, il est temps d’écouter la voix des jeunes en colère contre la marginalisation et de travailler avec diligence pour trouver des solutions durables à leurs problèmes, car l’incitation à la violence comme moyen de pression est inutile et ne fait qu’approfondir la crise socio-économique », a-t-il souligné.

Et de poursuivre :  »tant que la stabilité politique ne s’installe pas, la vie démocratique ne mûrit pas, et les institutions constitutionnelles ne se conforment pas aux lois et aux règlements de l’État, la Tunisie ne sortira jamais de la crise dans laquelle nous vivons ».

Mechichi a ainsi fait savoir que la réforme des institutions publiques est l’une des principales priorités pour la période à venir.

Pour Mechichi, il n’existe pas de lignes rouges dans le domaine de la réforme des institutions publiques, soulignant qu’une agence nationale sera créée pour superviser le processus de réforme.

 »Le processus de réforme se déroulerait grâce à la coopération et à travers le dialogue avec les organisations nationales, en particulier l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que le remaniement présentée au Parlement comprenait, tout d’abord, la restructuration de certains ministères, à l’instar du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, en y ajoutant l’axe de l’économie sociale solidaire, pour soutenir les jeunes ayant abandonné leurs études et des jeunes diplômés dans les disciplines scientifiques qui ne trouvent pas de bonnes opportunités.

Hicham Mechichi a indiqué avoir misé sur l’économie sociale et solidaire, qui selon lui, est la réponse partielle aux problèmes du chômage en Tunisie. Il a appelé les jeunes tunisiens à être  » la génération de la révolution sociale et économique, pour couronner la révolution de la liberté et de la dignité. »

 »L’État dépendra de ces jeunes pour renforcer la croissance économique durable et globale. Ainsi, il est temps de compter sur eux et de croire en leur compétence et créativités pour avancer », a-t-il insisté.

Il est à rappeler que le président tunisien, Kaïs Saïed avait indiqué que le remaniement ministériel annoncé par le chef du gouvernement Hichem Mechichi, n’a pas respecté les procédures prévues par la Constitution, en particulier l’article 92 de celle-ci, qui insiste sur la délibération du Conseil des ministres pour tout remaniement ministériel, ou modification dans la composition du gouvernement.

Le président de la République a également relevé d’autres vices de procédure sans les nommer.

Le chef de l’État a souligné que certains noms proposés font l’objet de suspicions de corruption et d’autres font l’objet d’allégations de conflit d’intérêts.

« Prêter serment est bien plus qu’une simple formalité administrative. Je n’accepterai pas que des personnes corrompues prêtent serment devant moi », a-t-il lancé.

En ce 26 janvier, tous les piétons et les véhicules sont interdits de se déplacer près du siège de l’ARP. Des renforts sécuritaires ont été déployés aux alentours de la coupole pour empêcher l’arrivée des protestataires.

Au démarrage de la plénière, un hommage a été rendu à Mehrezia Labidi, ancienne députée, membre de l’Assemblée constituante, à Hatem Bayawi, Conseille à l’Assemblée et au militant de la gauche Sassi Bouallegue, tous décédés il y a quelques jours, ainsi qu’à Haikel Rachdi, jeune manifestant mort des suites de ses blessures lors des événements survenus à Sbeïtla (Kasserine, centre-ouest).

Par ailleurs, Hajer Bouhleli a prêté serment selon l’article 24 du règlement interne du Parlement pour remplacer le député de Qalb Tounes, Mabrouk Khachnaoui et candidat sur une liste indépendante dans la circonscription de Kasserine, décédé des suites de sa contamination par le coronavirus.

SourceAgences

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