USA: L’ancien conseiller de Trump Roger Stone condamné à 40 mois de prison

Reconnu coupable d’avoir exercé des pressions sur des témoins et menti au Congrès, cet ancien conseiller et ami du président américain continue de bénéficier de son soutien.

Les interventions du président américain dans ce dossier avaient déclenché une vive polémique aux Etats-Unis. Roger Stone, l’ancien conseiller et ami de Donald Trump, a été condamné jeudi à trois ans et quatre mois de prison.

Le ministère de la Justice, en se défendant d’agir sur instruction présidentielle, avait déjugé ses procureurs qui avaient initialement requis des peines plus lourdes contre Roger Stone, reconnu coupable en novembre d’avoir menti au Congrès.

Ses recommandations d’une sentence comprise entre trois et quatre ans ont bien été suivies par la juge fédérale Amy Jackson. « Il n’a pas été poursuivi, comme certains l’ont dénoncé, pour avoir défendu le président. Il a été poursuivi pour avoir couvert le président », a-t-elle déclaré après le prononcé de peine, se félicitant que « la vérité existe et importe toujours ».

Amnistie présidentielle

Donald Trump a réagi jeudi, assurant que son ami Roger Stone, 67 ans, avait « de bonnes chances d’être innocenté ». Il a ajouté qu’il envisagerait plus tard d’éventuellement gracier son ex-collaborateur. « Je prendrai une décision à un moment donné », a dit le président, qui a récemment multiplié les déclarations publiques sur ce dossier, critiquant la peine initialement recommandée par les procureurs.

La semaine dernière, les procureurs fédéraux qui instruisaient l’affaire avaient requis entre 7 et 9 ans de prison contre Roger Stone. Mais Donald Trump avait dans la foulée dénoncé une « erreur judiciaire », laissant déjà planer le doute quant à une amnistie présidentielle pour ce consultant de 67 ans, connu pour son style flamboyant et son tatouage de Richard Nixon dans le dos.

Le lendemain, le ministère de la Justice avait à son tour jugé la recommandation « excessive » et suggéré une sentence comprise entre trois et quatre ans de détention. Désavoués par leur hiérarchie, les quatre procureurs fédéraux s’étaient retirés de l’affaire.

La réaction du président n’avait pas tardé : « Félicitations au ministre de la Justice Bill Barr pour avoir pris en charge un dossier totalement hors de contrôle ! », avait-il jubilé. L’Attorney général des Etats-Unis a eu beau assurer que les commentaires présidentiels n’avaient eu aucun impact sur la décision de ses services, il s’est retrouvé sous le feu des critiques.

« Traitement de faveur »

Outre l’opposition démocrate, plus de 2200 anciens fonctionnaires du ministère de la Justice l’ont appelé à démissionner, l’accusant dans une lettre ouverte d’avoir accordé un « traitement de faveur » à Roger Stone et d’être « aux ordres du président ».

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