Washington exprime son inquiétude après la mort de manifestants au Soudan

L’ambassade des États-Unis au Soudan a exprimé, jeudi, sa préoccupation après le décès de protestataires parmi les civils au Soudan, en marge de leur participation à une manifestation anti-putsch pour exiger un transfert du pouvoir vers un régime civil.

C’est ce qui ressort d’un tweet de la chargée d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Khartoum, Lucy Tamlyn.

« Nous sommes profondément préoccupés et attristés par les informations faisant état de décès de manifestants aujourd’hui au Soudan et par l’utilisation de balles réelles par les autorités et les attaques contre des professionnels de la santé », a-t-elle écrit.

Plus tôt dans la journée, le comité central des médecins soudanais a annoncé que « le bilan des victimes des manifestations de jeudi, appelant à un régime civil s’est alourdi à sept morts ».

Plusieurs villes soudanaises, dont Khartoum, ont été jeudi le théâtre d’une série de manifestations anti-putsch pour exiger un transfert du pouvoir vers un régime civil.

Les autorités soudanaises n’ont fait aucun commentaire à ce sujet, mais elles infirment généralement ces informations, en mettant l’accent sur l’intangibilité des libertés et des droits.

Le Soudan est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 octobre, après que le général Abdel Fattah al-Burhan a annoncé la dissolution des Conseils de souveraineté et des ministres (les autorités de transition), s’est engagé à former un gouvernement de compétences indépendantes, et décrété l’état d’urgence.

Al-Burhan, a également révoqué des gouverneurs, placé en détention les dirigeants civils et annoncé la suspension de certaines mesures de la charte constitutionnelle relative à la gestion de la phase de transition, au milieu de protestations continues contre ces mesures, considérées comme « un coup d’État militaire ».

Face aux accusations d’avoir perpétré un « coup d’État militaire », Al-Burhan a tenté de justifier ses décisions en affirmant que « l’incitation au chaos et à la violence par les forces politiques, nous a poussés à faire ce qui est nécessaire pour préserver le Soudan».

Avant les mesures du 25 octobre, le Soudan amorçait, depuis le 21 août 2019, une période de transition de 53 mois qui s’achèvera par la tenue d’élections début 2024. Durant la transition, le pouvoir est partagé entre l’armée, les forces civiles et les mouvements armés qui ont signé un accord de paix avec le gouvernement le 3 octobre 2020.

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