Afghanistan : 62 morts lors d’un attentat dans une mosquée

Au moins 62 personnes ont péri et 33 ont été blessées lors d’un attentat dans une mosquée de l’est de l’Afghanistan pendant la prière du vendredi, ce 18 octobre.

Au moins 62 personnes ont péri et 33 ont été blessées lors d’un attentat dans une mosquée de l’est de l’Afghanistan pendant la prière du vendredi, ce 18 octobre. L’attaque a été menée avec des explosifs placés à l’intérieur de la mosquée, située dans le village de Jaw Dara, dans le district d’Haska Mina. La mosquée, dont le toît s’est effondré, pouvait tenir jusqu’à 700 fidèles, mais en comptait 350 au moment de l’explosion. À l’intérieur, les tapis sont recouverts de sang et de débris de verre. Il s’agit du deuxième attentat le plus meurtrier de l’année en Afghanistan, après celui qui avait fait 91 morts dans un mariage chiite à Kaboul en août, revendiqué par l’Etat islamique.

Les talibans et le groupe Etat islamique, qui s’affrontent dans la région, sont tous deux implantés dans le Nangarhar, province frontalière du Pakistan. Le district de Haska Mina, aussi appelé Deh Bala, est proche de cette frontière.Les forces de securité afghanes y combattent les talibans mais aussi le groupe Etat islamique (EI). Celui-ci avait fait sa premire apparition dans le pays dans cette province de l’est de l Afghanistan fin 2014, rappelle notre correspondante sur place, Sonia Ghezali.

Dans un communiqué, Amnesty International a dénoncé un « crime de guerre ». « Tuer de la sorte autant de civils en pleine prière est un crime de guerre », a déclaré l’ONG dans un communiqué, dénonçant une « escalade » de la violence dans ce conflit dont les premières victimes sont les civils.

Les talibans nient toute implication. Il y a quelques semaines, leurs représentants ont rencontré l’emissaire américain Zalmay Khalilzad au Pakistan voisin. Cette entrevue laisse présager la reprise des pourparlers de pax entre Washington et les insurgés, selon plusieurs obersvateurs.

Le climat dans le pays est délétère. En cause : l’incertitude face à l’issue du scrutin presidentiel du 28 septembre dernier, étant donné les nombreuses accusations de fraude émanant de plusieurs candidats à l’encontre d’autres. Les résultats seront annoncés avec du retard, dans plus d’une semaine. La population craint une crise post-électorale et encore plus de violences.

Nombre de victimes sans précédent

Le 17 octobre, un rapport de l’ONU a déploré un nombre de victimes sans précédent depuis plus d’une décennie au troisième trimestre de l’année, l’Afghanistan continuant à s’enfoncer dans une violence « totalement inacceptable ».

Entre le 1er juillet et le 30 septembre, la Mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a recensé 1 174 civils tués et 3 139 blessés, d’après son rapport trimestriel. Le mois de juillet, avec 425 morts recensés, a aussi été le pire depuis une décennie.

Les attentats visant des mosquées sont peu fréquents, tout comme ceux à caractère confessionnel. Les chiites sont plus souvent la cible de telles attaques, dans un Afghanistan très majoritairement sunnite.

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