Al-Sissi poursuivi par la justice turque pour « crimes contre l’humanité »

Courrier arabe

Une avocate humanitaire turque, à la défense d’une victime égyptienne, a signalé que «le bureau du procureur général à Istanbul avait ordonné, mardi, l’ouverture d’une enquête où  le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, et 29 de ses responsables sont accusés de torture et de crimes contre l’humanité, lors du coup d’Etat de 2013».

Lors d’une conférence de presse organisée au palais de la justice à Istanbul, l’avocate turque Gulden Sunemz, en présence de son client, l’étudiant égyptien Omar Jamal Metouali Ibrahim, a présenté des détails concernant l’affaire qu’elle prend en charge et a expliqué la position de la justice turque.

Sunemz raconta que «son client avait été détenu illégalement en Égypte, et qu’il avait survécu aux tentations d’assassinat et aux exécutions qui s’étaient produites à la Place Rabia au Caire, où des centaines de meurtres extra judiciaire avaient été commis par les autorités égyptiennes».

«Bien qu’il était jeune, mon client avait été détenu, en Égypte, pendant près de 3 ans, dans 4 différents centres de police, 7 différentes prisons, et dans 2 des centres de renseignements. Il a été torturé pendant une longue période dans les centres de police et son corps souffre toujours des séquelles», avait-elle ajouté.

Des preuves tangibles à disposition de la justice

Elle a continué : «Tout ces crimes ont été prouvés par des images et par des vidéos, que nous avons joint à la plainte judicaire déposée», soulignant que «toutes les tortures et les autres pratiques illégales n’avaient pas affecté uniquement Omar, mais aussi ses parents et ses frères».

«Abderrahmane, le frère d’Omar est en prison, depuis 6 ans, il risque de perdre la vie à cause de son état de santé critique. Son autre frère Abdelaziz, détenu depuis 3 ans, n’a donné aucune nouvelle depuis 30 jours », avait-elle ajouté, en affirmant que «les deux avaient été torturés de différentes méthodes».

Elle précisa également : «Omar était le témoin de milliers de crimes commis à l’encontre des victimes, et pour cela la famille espère que la justice turque acquitte les innocents».

La justice turque passe à l’action

L’avocate a indiqué que «le bureau du procureur général à Istanbul avait ordonné mardi l’ouverture d’une enquête au sujet des crimes commis contre l’humanité et des actes de tortures pratiqués par al-Sissi et ses subordonnés».

Elle a précisé que «des mesures juridiques seraient entreprises à l’encontre de 29 criminels», soulignant qu’ils étaient principalement des chefs militaires, sans citer de noms ou de fonction spécifique.

«La Turquie est un pays qui jouit d’une spécialité juridique internationale, et elle dispose d’une forte chance pour juger et arrêter les criminels, car il s’agit dans cette affaire de crimes contre l’humanité», avaient-elle noté, en appelant l’Interpol à lancer des mandats d’arrêts contre al-Sissi et les autres accusés.

Au final, l’avocate turque a regretté les massacres qui se sont produits en Égypte lors du coup d’Etat de 2013, précisant «qu’il s’agissait de crimes méthodiques s’élevant au rang des crimes commis contre l’humanité».

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