Algérie : Les juges maintiennent la grève proclamant l’indépendance de la justice

Courrier arabe

En Algérie, les juges ont décidé de maintenir la grève générale, pour la deuxième journée consécutive, malgré les menaces de poursuites judiciaires que leur avait lancées le gouvernement, au moment où les appels politiques, qui soutiennent leur mouvement s’élèvent, proclamant la séparation de l’institution judiciaire, et l’autorité exécutive.

Le syndicat national des juges a annoncé, lundi lors d’un communiqué, que «le taux de réponse à la décision de la grève, durant le deuxième jour était de 98%, par rapport à 96% noté le premier jour».

En plus du soutien approuvé par 12 membres du Haut Conseil de Justice, le syndicat a également était appuyé par «le Club de Juges» (en cours de formation), proclamant la destitution du ministre de la Justice, et la fin du tutorat politique imposé à la justice.

À ce sujet, «Saad Eddine Merzoug», le porte-parole du Club des Juges a déclaré à la presse: «La solution et le bien de l’institution judiciaire, sont dans le départ du ministre de la Justice».

Un combat pour le futur du pays

Par ailleurs, plusieurs personnalités politiques avaient affiché leur soutien à la grève de juges, à l’image de l’ancien ministre de la Communication et membre de l’opposition «Abdelaziz Rehabi», qui affirma lundi, lors d’un constat d’état, que «le mouvement représentait la révolution des juges, contre la domination de l’autorité exécutive imposée à la justice».

Il signala que les juges avaient une chance, qu’ils devaient saisir, «pour trancher définitivement la question de la justice et de l’autorité exécutive «bouteflikenne»», en expliquant le stratagème établi par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, qui avait placé la justice au service de la politique, afin de garantir l’immunité aux responsables corrompus.

Abdelaziz Rehabi appela également «les forces politiques à solidariser avec les demandes légitimes des juges», et insistant à valoriser leur disposition au dialogue, il nota que «leur combat pour l’indépendance de la justice, dessinera le futur des ambitions collectives, pour construire un état de justice».

Sur ces fait, il convient de rappeler que le Syndicat de juges avait décidé d’entrer en grève, suite aux décisions prises par le ministre de la Justice «Belgacem Zeghmati», imposant à 3 mille juges un calendrier de mouvement, qu’ils qualifièrent d’inacceptable.

Lançant le premier affrontement ouvert, entre la justice et l’autorité, et à l’ombre de la particulière situation politique, les observateurs estiment que l’étape à venir sera cruciale, et déterminera l’évolution des évènements en Algérie.

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