Depuis les ambassades de leur pays et « sans y entrer », des opposants saoudiens appellent aux réformes

Courrier arabe

Des opposants saoudiens résidents à l’étranger ont déclaré avoir envoyé aux ambassades de leur pays, des lettres incluant «la vision populaire de 2020» pour introduire des réformes en Arabie saoudite.

Le célèbre opposant, Abdulaziz al-Moayyad, qui réside en Irlande, a déclaré lors d’un tweet, publié vendredi soir, sur son compte, «Aujourd’hui, je suis allé à l’ambassade d’Arabie saoudite à Dublin, pour leur transmettre (sans y entrer) un document contenant la vision populaire des réformes, au nom de plusieurs activistes, militants et militantes, sans oublier Loudjain qui est actuellement en grève».

Abdulla, le fils de Salman al-Odah, le prédicteur détenu par les autorités saoudiennes, a également indiqué avoir déposé un document similaire auprès de l’ambassade saoudienne à Washington, précisant «qu’il n’était entré dans l’immeuble».

Que contient le document ?

Le document, dont le lien a été joint aux tweets publiés par les opposants, fut rédigé et signé par des activistes et des académiciens saoudiens.

Il signala «qu’il fallait libérer les défenseurs des droits de l’homme et les prisonniers d’opinion, détenus dans les prions saoudiennes, immédiatement et sans conditions», et souligna que «les autorités saoudiennes devaient s’engager à respecter le droit à la liberté d’expression».

Aussi, il souligna «que Riyad devait respecter le droit à fonder des associations et de les intégrer, dans le but d’influencer les politiques publiques et surveiller le travail du gouvernement», précisant que «les lois saoudiennes n’autorisent pas la fondation d’associations, de partis politiques ou de syndicats».

Le document indiqua également «qu’il fallait protéger les droits de la femme», signalant avoir noté certains types de violence contre la femme», et affirmant «qu’elles manquaient de protection».

Aussi, il a évoqué «l’importance de protéger la liberté de culte, et de lutter contre tous types de ségrégation communautaire, notamment entre la communauté chiite et soffite».

Il a notamment appelé «à garantir la justice en appliquant les lois, et à résoudre le dossier des interpellations arbitraires», soulignant que «les procédures entreprises lors des arrestations, des enquêtes et des procès, au royaume saoudien, n’étaient pas suivies par la justice, manquaient de transparence et ne respectaient pas le droit à connaitre les charges lancées, à la protection contre la torture et à engager un avocat», appelant «à mettre fin à la torture, à abolir la peine de mort».

Le document insista aussi sur le fait «qu’il fallait garantir les droits des travailleurs étrangers, soumis au tutorat», et «évoqua la situation des personnes obèses et leur droit au soin sanitaire, à l’éducation et au travail».

Les dernières lignes du document appelèrent «à garantir à tous les citoyens, sans exception, le droit à la participation politique, à la justice sociale, et à la distribution équitable des richesses».

Elles ont souligné «le respect de la loi humanitaire internationale, et de la loi humanitaire lors des interventions à l’étranger, notamment au Yémen».

Quitter la version mobile