Égypte: Amnesty accuse le gouvernement de détourner les lois pour liquider les opposants  

Courrier arabe

À l’ombre des dizaines de recommandations déposées par des pays membres des Nations unies (ONU) au sujet de la crise des droits de l’homme en Égypte, Amnesty international a déclaré que les autorités égyptiennes détenaient des milliers d’opposants, pour de longues durées, en détournant la loi de «la lutte contre le terrorisme».

Amnesty expliqua, lors d’un rapport publié aujourd’hui mercredi que «les autorités égyptiennes poursuivaient des milliers de personnes pacifiques, qui s’opposent au gouvernement, et les prive de leur droit aux procès équitables».

Intitulé «Permanent State of Exclusion» (le cas d’exception permanent), le rapport révéla l’implication du Parquet suprême de la sûreté de l’état, dans des affaires «de disparition forcée, de torture, de maltraitance et de privation arbitraire de liberté».

De sa part, «Philip Luther», le directeur de la recherche et du plaidoyer d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a déclaré: « Le parquet chargé de la sûreté de l’État a élargi la définition du terrorisme en Égypte pour inclure les manifestations pacifiques, les publications dans les médias sociaux et les activités politiques légitimes, permettant ainsi de traiter les opposants pacifiques».

Il ajouta même que «les autorités égyptiennes étaient devenues un outil de répression, dont l’objectif principal semble être l’arrestation arbitraire et l’intimidation de critiques – au nom de la lutte antiterroriste», et signala qu’un grand nombre des personnes avaient été placées en détention, seulement pour avoir exprimé pacifiquement leurs points de vue, ou pour avoir défendu les droits de l’homme.

L’ONU critique la situation des droits de l’homme en Égypte  

À son tour, «Human Rights Watch» (HRW) nota que lors de «l’examen périodique universel», tenu au «Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 13 novembre dernier à Genève, les pays membres avaient présenté des critiques et des dizaines de recommandations, au sujet de la crise des droits de l’homme en Égypte.

«HRW» signala que «les pays avaient appelé les autorités égyptiennes à mettre fin aux pratiques de torture et à la maltraitance, et ont demandé au gouvernement d’enquêter sur les violations commises par les forces de l’ordre, et de permettre aux organisations non gouvernementales de travailler indépendamment et de défendre les droits de l’homme pendant «la lutte contre le terrorisme»».

Toutefois, il importe de noter que depuis que le président «Abdel Fatah al-Sissi» est en tête du pouvoir au pays, le nombre des affaires en relation avec l’opposition et la sécurité nationale a triplé, allant de 529 affaires en 2013, à 1739 affaires en 2018.

Une tyrannie dénoncée par plusieurs militants, qui attendent une intervention internationale officielle, afin de juger les responsables de la détérioration de la liberté d’expression, et de redonner aux droits de l’homme leur valeur perdue dans les cellules sombres et humides du gouvernement.

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