Égypte : l’armée lance des mises en garde contre «une explosion populaire imminente»

Courrier arabe

Des sources privées ont raconté que l’institution militaire égyptienne avait lancé des mises en garde à la direction politique, lui demandant «de traiter la colère populaire avec plus de sérieux», et en insistant sur «l’importance d’accorder aux citoyens une marge de liberté politique».

Les sources expliquèrent au journal al-Araby al-Jadeed que «les renseignements militaires égyptiens avait réalisé un rapport au sujet de la situation dans les rues au pays, ses causes et ses conséquences».

«Le rapport fut présenté au ministre de la Défense, Mohamed Zaki, qui l’avait approuvé et signé et transféré à son tour au président de la république Abdel Fatah al-Sissi», notèrent les sources.

Elles ajoutèrent : «Le rapport contenait des mises en garde, lancées par l’institution militaire, qui précisa aux politiciens qu’en cas d’explosion populaire, la seule alternative à disposition du gouvernement serait l’implication de l’armée, en leur soulignant que les affrontements seraient alors inévitables et qu’une tragédie s’installera au pays».

L’armée veut rester sur la touche

Les sources ont également souligné que «l’armée égyptienne se mobilisait au niveau de deux axes ; un premier, centré sur l’amélioration de son image auprès des citoyens, en travaillant à noter les accusations qui lui sont lancées et à y préparer des réponses adéquates, et un second focalisé sur son intervention auprès des directions politiques pour proclamer une gestion politique à la colère populaire».

Selon les mêmes sources, «l’institution militaire indiqua que le gouvernement devait intervenir immédiatement, sans annonce officielle, pour annuler les opérations de destruction et se limiter à la collecte des amendes, lui expliquant que les images de démolition seraient une matière grâce pour les médias de l’opposition», notant que «la direction militaire demanda à ce que les forces armées restent loin du dossier des démolitions, pour éviter que le citoyen ne perde sa confiance en elles et que cette dernière ne perd sa place et sa valeur au sein de l’Etat égyptien».

Rappelons toutefois est l’Égypte est agité, depuis le 20 septembre dernier, par une série de manifestations populaires qui proclament le départ d’al-Sissi et de son régime militaire, après l’avoir porté responsable de la dégradation de la situation économique du pays, de leur pauvreté et de leur misère.

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