Égypte: Solidarité avec 10 détenus en grève de la faim

Courrier arabe

Des opposants égyptiens ont appelé à la solidarité avec dix femmes détenues à la prison pour femmes d’Al-Qanater, dans le nord du pays, qui ont entamé, samedi dernier, une grève de la faim.

Les autorités égyptiennes n’ont pas pu être jointes pour commenter cette grève, mais Le Caire déclare généralement qu’elle fournit tous les soins aux détenus, sans discrimination.

Des sources proches des grévistes ont, elles, confirmé à Anadolu la véracité de la grève.

Elles ont indiqué qu’elle était menée par des femmes égyptiennes emprisonnées pour des « accusations bancales, dont l’appartenance à un groupe interdit (les Frères musulmans) et la diffusion de fausses informations ».

Les sources, qui ont préféré garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, ont assuré que les dix femmes « souffraient de conditions de détention déplorables ».

« Il y a 10 femmes égyptiennes privées de liberté et de la garde de leurs jeunes enfants », a déclaré le communiqué, partagé via des pages Facebook d’opposants dont l’activiste Asmaa Shukr et la militante des droits de l’homme, Salma Ashraf.

« Elles ont été arrêtées pour des raisons fallacieuses, arbitraires et revanchardes, sans aucun fondement dans la constitution ou dans la loi, et dont le but n’est pas de rendre justice, mais de les punir pour leurs choix politiques », ajoute le communiqué.

En réponse à des accusations similaires, formulées par des organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme, et concernant la politique d’arrestations de dissidents dans le pays, les autorités égyptiennes nient l’existence de détenus politiques et déclarent qu’elles appliquent la loi et les décisions du pouvoir judiciaire sans discrimination.

Le communiqué d’appel à la solidarité mentionne le nom de 10 femmes, détenues à la prison d’Al-Qanater, mais il n’a pas été possible d’obtenir un commentaire de la part de leurs familles concernant leur grève.

Et de souligner que « la grève de la faim illimitée a commencé samedi », soulignant que la grève est « un droit légitime et un recours extrême ».

Le communiqué a appelé les égyptiens à faire preuve de solidarité envers ces détenues, jusqu’à ce qu’elles fassent valoir leurs droits, appelant les autorités égyptiennes à les libérer.

L’Égypte a déclaré, au cours des dernières années, qu’elle célébrait, de différentes manières, les femmes et les filles égyptiennes, notamment en les nommant à des postes de haute responsabilité tant au niveau administratif que gouvernemental.

Des rapports internationaux sur la situation des droits de l’homme dans le pays, font cependant état d’arrestations à grande échelle et sans précédents, dont sont victimes de nombreuses opposantes au régime, ce que Le Caire a pour habitude de nier.

Quitter la version mobile