Égypte : une série télévisée attaquée pour les mensonges qu’elle divulgue sur les massacres de Rabia

Courrier arabe

La série égyptienne «al-Ikhtyar 2», diffusée pendant le mois de Ramadan et qui a abordé durant les premières épisodes le sit-in de la place Rabia, a été attaquée par des observateurs et des activistes qui ont signalé que «le travail exposait des faits irréels».

Les activistes et les observateurs ont critiqué le fait que les manifestants furent présentés comme étant les gens pauvres de la société égyptienne, alors qu’en réalité toutes les classes sociales avaient participé au sit-in organisé à l’époque.

Ils ont dénoncé les mensonges et les prétentions divulgués par la série, affirmant que «les meurtres et les assassinats, commis par le régime à l’encontre des civils, étaient visionnés en direct par le monde entier» et signalant que «des vidéos témoignent toujours des faits».

Témoignages et dénonciations

Un des dirigeants de deuxième rang auprès des Frères musulmans, ayant participé au sit-in signala au journal Arabi 21 que «la série était mensongère et présentait les victimes comme étant des coupables».

Tenu à rester anonyme, le dirigeant expliqua que «la série voulait démontrer que les manifestants étaient armés pour justifier les actions du régime», indiquant que «le ministère de l’Intérieur n’avait, à ce jour, fourni aucune preuve pour affirmer de telles choses».

De sa part, Hiba Hassan la directrice de la Coordination égyptienne des droits et des libertés, indiqua au journal que «les responsables des massacres commis, en 2013, n’avaient toujours pas été punis, bien que 8 ans sont passées depuis les faits».

Hiba Hassan, affirma que «la série ne changera rien, car des centaines de vidéos témoignent de la réalité».

«Les témoignages des victimes et des participants furent enregistrés par des ONG humanitaires locales et internationales, et bien qu’ils ne mentionnent qu’une partie des faits, ils sont suffisants pour prouver qu’un crime contre l’humanité fut commis en Égypte, à l’époque moderne», avait-elle raconté.

Les internautes en colère

De leur part, des internautes ont baptisé le hashtag «#رابعة» (Rabia), lançant une campagne à travers laquelle des activistes ont partagé des vidéos et des images rappelant les crimes du régime.

Asmaa Khairy nota : «Nous étions témoins, nous sommes toujours vivant et nous n’avons pas oublié», rappelant que «pendant plus de 12 heures, une force abusive fut utilisée contre les citoyens».

Elle rappela «les snipers qui étaient déployés sur les toits, et les victimes visés dans la tête et dans la poitrine», dénonçant les violations.

«Tu pourras duper certains gens, pour un certain temps, mais tu ne pourras pas duper tout le monde pour toujours», avait noté Hany Soliman, en s’adressant au président Abdel Fatah al-Sissi.

Il parla à son tour des atrocités dont il était témoin, affirmant que «les officiers du régime, à l’époque, avaient interdit aux ambulances de porter les blessés, abandonnant des centaines à la mort».

Rappelons que les massacres de Rabia se sont produit alors que le régime volait disperser le sit-in organisé par les manifestants, suite au coup d’État dirigé par le général Abdelfattah al-Sissi en juillet 2013.

Des centaines de personnes ont perdu la vie, et des centaines d’autres sont toujours portées disparues, sans que des véritables coupables ne soient identifiés ou jugés.

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