Égypte : Voici comment, à double face, les autorités répondent aux manifestations populaires

Courrier arabe

Bien que le gouvernement égyptien ait décidé d’entreprendre des initiatives concernant le dossier des infractions de construction, à l’ombre du mouvement populaire qui s’est déclenché le 20 septembre, les campagnes d’arrestations se poursuivent dans les régions où se sont déclenchées les manifestations, ciblant des dizaines de citoyens.

Des informations divulguées par des sources humanitaires indiquent que «plus de 350 personnes interpellées lors des manifestations avaient été présentées à la justice, alors que plus de 200 autres se trouvent en détention à l’intérieur des camps des forces de l’ordre, dans les différents gouvernorats».

Elles signalent que «la majorité n’avait aucune liaison avec les partis politiques et nombreux d’entre eux avaient manifesté uniquement pour protester contre les mauvaises conditions économiques et contre le dossier des infractions de construction».

Le gouvernement serait-il pris au piège ?

De leur part, des sources gouvernementales affirment au journal al-Araby al-Jadeed que «le mouvement populaire avait démontré l’échec du régime qui avait du mal à contrôler les zones rurales, où la majorité des habitants avaient des problèmes avec la loi de construction», signalant que «ce point était la première raison qui poussa les autorités à assouplir leurs paroles et accepter de faire des concessions».

«Le deuxième point est lié au gouvernement qui n’a pas pu récolter l’argent de la régularisation, malgré les pressions infligées aux citoyens accablés par la crise économique et les conditions de vie difficiles», ajouta les sources, en soulignant que «le troisième point se résumait au fait qu’il était impossible de fermer le dossier dans les délais que le gouvernement s’est fixé, vu le manque de dispositifs et de personnel, et la complexité des situations de nombreuses propriétés».

Les sources ont également affirmé que «si les demandes pour la régularisation augmentent, le gouvernement pourra offrir plus de concessions et proposer des avantages pour encourager le reste à suivre les pas de leurs confrères».

Toutefois, les sources signalèrent que «le 10 septembre, des rapports sécuritaires avaient été envoyés à al-Sissi, lui indiquant que les citoyens étaient prêts à tout pour sauver leurs propriétés, et lui affirmant que certains cas étaient incapables de payer les montants de la régularisation».

Pour l’heure, les observateurs signalent que «les manifestants semblent être déterminés à aller jusqu’au bout», espérant que «les autorités auront la sagesse de résoudre l’affaire par le dialogue, car la force risquera de transformer le pays en un bain de sang».

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