En Libye, l’Égypte en course pour tenir tête à la Turquie

Courrier arabe

La capitale libyenne, Tripoli, a reçu durant les deux derniers jours, le ministre turc de la Défense, accompagné d’un haut comité militaire, ainsi qu’un comité égyptien composé de personnalités sécuritaires et diplomatiques importantes, venus, chacun de son côté, pour renforcer les relations de son pays avec le Gouvernement libyen d’union nationale (GNA).

Certains spécialistes indiquent que «Tripoli représente une passerelle vers une future approche turco-égyptienne», signalant que «le Caire tentait de mettre une balance et de s’imposer face à la Turquie, profitant du fait que Tripoli se soit décidée à agir librement, après les problèmes auxquels elle s’est heurtée, suite à la signature de l’accord maritime avec Ankara».

L’Égypte semble savoir ce qu’elle veut

Alors que le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a signalé que «les milices de Khalifa Haftar seraient une cible directe, si elles se méprenaient aux intérêts turcs en Libye», insistant sur la présence militaire turque en Libye, l’Égypte a tenté de se faire un chemin diplomatique, en cherchant à relancer son ambassade à Tripoli.

Des sources ont raconté, au journal al-Araby al-Jadeed, que «le comité égyptien avait consulté les rapports pour mettre en place un plan afin de protéger le futur siège de l’ambassade égyptienne à Tripoli, et avaient étudié la disposition du GNA à assurer son application».

Dans ce contexte, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères au Gouvernement d’union nationale (GNA), Mohamed Kablaoui, a indiqué que le MAE libyen, Mohamed Siyala, avait discuté par téléphone avec son homologue égyptien, Sameh Chokri, au sujet du dossier libyen, affirmant que «le Caire s’était engagée à soutenir la stabilité du pays».

Kablaoui indique, lors d’un communiqué, que «Siyala avait félicité la réception du comité égyptien à Tripoli», affirmant la continuation de la collaboration entre les deux pays.

Toutefois, les sources affirmèrent également que «les Egyptiens avaient présenté une offre au ministère de l’Intérieur du GNA, lui proposant d’entraîner les cadres sécuritaires des forces libyennes, et lui suggérant des collaborations dans le domaine de la lutte contre le terrorisme».

Selon elles, «Bachagha aurait salué l’initiative, et prévoirait d’envoyer une partie des soldats libyens pour suivre des entraînements en Égypte».

Ainsi, ces collaborations, selon les observateurs «soulèvent plusieurs questions sur l’alliance qui lie le Caire à Khalifa Haftar et sur ses intérêts convoités en Libye».

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