Financial Times : l’armée soudanaise réprime le peuple avec un appui émirato-saoudien

Courrier arabe

Le journal britannique « Financial Times » a indiqué que les forces liées au Conseil militaire de transition ont lancé une campagne répressive d’arrestations et d’assassinats visant de nombreux manifestants soudanais qui réclament un pouvoir civil, assurant que tout cela se produit avec un appui émirato-saoudien.

Le même journal ajoute que le conflit au Moyen-Orient est devenu une lutte d’influence dans la région pauvre de la corne de l’Afrique. D’ailleurs, de nombreux activistes soudanais se sont demandés si certains pays du Golfe notamment l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis n’ont pas donné leur feu vert au Conseil militaire pour disperser le sit-in il y a plus d’un mois.

Le journal britannique estime qu’à travers la dispersion brutale du sit-in, le Conseil militaire voulait transmettre un message signifiant qu’il ne compte pas s’assujettir à la volonté du peuple, et qu’il n’acceptera pas de céder le pouvoir aux civils.

En outre, le « Financial Times » a indiqué que le Conseil militaire a payé 6 millions de dollars à un lobby canadien afin d’améliorer son image à l’étranger.

Salmane Oussama, un médecin soudanais a confié au même journal que tous les problèmes dont souffre le peuple soudanais ont un lien direct avec l’ingérence étrangère de l’Arabie Saoudite, des Émirats et de l’Égypte.

Il explique: « ces trois pays soutenaient le régime du président déchu Omar El-Béchir qui nous opprimait, et maintenant ces mêmes pays appuient le Conseil militaire ».

Le médecin soudanais ajoute: « l’Arabie Saoudite et les Émirats placent leurs espoirs sur les chefs militaires soudanais pour protéger leurs intérêts parmi lesquelles le maintien des forces armées dans la guerre menée au Yémen contre les Houthis ».

De son côté, le porte parole de l’Association des Professionnels Soudanais, Mohammed Mostafa, pense que Riyad et Abou Dhabi veulent exploiter les richesses du Soudan et son positionnement stratégique. Par conséquent, l’instauration d’un régime démocratique à Khartoum entravera la réalisation de ces objectifs.

Toujours, selon « Financial Times », ces deux pays du Golfe ont nié avoir été préalablement informés de l’assaut sanglant mené contre le sit-in de Khartoum le 3 juin passé, mais il est clair qu’ils apportent un soutien sans faille au nouveau régime de Khartoum, preuve en est leurs accueils des chefs du Conseil militaire de transition et leurs appuis financiers de 3 milliards de dollars annoncés juste après le renversement du président Omar El-Béchir.

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