France : 5 % des jeunes de 16 ans sont en situation d’illettrisme

L’illettrisme touche 5 % des jeunes Français âgés de 16 ans, selon un rapport publié jeudi par l’Éducation nationale.

Près d’un jeune sur dix du même âge éprouve de fortes difficultés en lecture, peut-on également lire dans le compte rendu de 60 pages, intitulé « Mission Prospective sur l’Illettrisme » [1], et rédigé par l’Inspection générale de l’Éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR).

Le rapport indique qu’il s’agit d’un problème connu de longue date dans l’Hexagone, mais qu’à défaut de « mise en œuvre d’actions concrètes », aucune solution adaptée n’y est apportée à l’échelle nationale.

Faisant état d' »alertes ignorées », de « seuils mal négociés » et d' »apprentissages essentiels manqués » à tous les niveaux d’enseignement, de la maternelle à la troisième, les rapporteurs indiquent que ces manquements « creusent d’année en année des écarts devenus irréversibles ».

« Cet échec programmé est souvent vécu par les élèves, leurs familles et les enseignants comme une fatalité, chacun s’habituant à ce qu’une partie des élèves reste au bord du chemin », lit-on également dans le compte rendu de l’IGÉSR.

Attribuant une part non négligeable de responsabilité à l’Éducation, le rapport constate que « pourtant des mesures structurelles, des dispositifs et des outils existent déjà à la main de l’institution, de ses acteurs et partenaires pour détecter les risques d’illettrisme et y remédier au plus tôt.

« Ils restent diversement mis en œuvre et insuffisamment partagés », ajoutent les auteurs du document.

Faisant référence à des leviers tels que l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire, l’éducation prioritaire, les nouvelles formes de maillage territorial, les dispositifs spécifiques d’accompagnement et de remédiation, les ressources partenariales, l’engagement des missions de lutte contre le décrochage scolaire et la concertation adaptée des équipes pédagogiques, le rapport indique que ces mesures « relèvent encore de réponses discontinues sans former un système à la hauteur de l’enjeu ».

Il préconise de « s’attaquer efficacement à ce mal insidieux » à travers « la coordination et la cristallisation des ressources et énergies […] afin de développer et d’accompagner l’acquisition de mesures-réflexes adaptées, notamment par un système élaboré de test et de détection des problèmes d’illettrisme, une réaction immédiate et un suivi continu.

« La formation raisonnée des acteurs, en lien avec les avancées de la recherche et les initiatives des partenaires » est également préconisée dans le rapport qui établit que l’illettrisme continue de foisonner « du fait de la négligence et de la méconnaissance ».

L’illettrisme désigne « la situation de personnes de plus de seize ans qui, bien qu’ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples », selon ce rapport.

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