Indépendance du Haut-Karabagh, la dernière carte à jouer par l’Arménie

Courrier arabe

Au moment où la tension continue à monter entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, cette dernière a déclaré être prête «à reconnaître l’indépendance de la République du Haut-Karabagh», pour résoudre la crise et mettre fin à la guerre, une proposition rejetée par la Turquie qui insiste à dire son mot dans l’affaire.

Lors d’un discours prononcé au parlement, le Premier ministre de l’Arménie, Nikol Pachinian, déclara : «Oui, il faut voir au sujet de la reconnaissance de l’indépendance du Haut-Karabagh. Ce sujet est inclu dans notre menu du jour, et nous étudions tous les scénarios éventuels concernant l’évolution des évènements».

D’un autre côté, et selon l’agence de presse russe, le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, affirma que «son pays ne retournera aux négociations avec l’Arménie que lorsque la phase critique du conflit militaire au Haut-Karabagh prendra fin».

L’agence souligna que «Aliyev était confiant au sujet des contre-attaques que l’armée de son pays menait dans la région, et qu’il attendait à ce que l’occupation encaisse de lourdes pertes».

Aussi, un communiqué publié le 9 octobre, par le Kremlin signala que «Poutine avait parlé aux chefs d’État des deux pays, leur demandant d’intégrer les négociations organisées à Moscou et d’appliquer un cessez-le-feu pour échanger les prisonniers de guerre et les dépouilles des soldats tués lors des violents combats».

«Les ministres des Affaires étrangères de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan avaient été conviés à Moscou pour négocier, sous la médiation du MAE russe», avait-il également noté.

La crise risque de se compliquer

Dans ce contexte, un dirigeant au parti turc de la Justice et du développement, a expliqué à al-Jazeera.net : «Le fait que l’Arménie reconnaisse l’indépendance ne résoudra pas la crise mais la compliquera, car le territoire fait partie des terres azerbaïdjanaises et n’avait jamais fait partie de l’Arménie».

Il signala également que «la force a basculé en faveur de l’Azerbaïdjan, qui militairement pu dominer l’Arménie et qui est capable de réaliser des victoires sur terrains», tout en précisant que «la Russie ne s’impliquera pas au conflit, car l’accord de sécurité commun qu’elle a signé avec l’Arménie concerne la défense des terres arméniennes, alors que l’Azerbaïdjan fait de sorte que les combats restent loin des terres arméniennes».

«Bien que le combat se poursuit et alors que nous espérons qu’il cesse bientôt et mette fin à la souffrance humanitaire et à la destruction, la communauté internationale doit reconnaître que les terres azerbaïdjanaises occupées doivent être libérées», avait-il déclaré, en insistant sur le fait que «la diplomatie internationale devait favoriser le chemin pour retourner aux frontières d’origines des deux pays», et soulignant que «c’était la seule option disponible pour instaurer la justice et mettre fin au conflit en cours entre les deux pays».

La fin des négociations

Par ailleurs, un diplomate travaillant à l’ambassade de l’Azerbaïdjan à Ankara, tenu à rester anonyme, a raconté à al-Jazeera.net que «si l’Arménie reconnaissait l’indépendance et la souveraineté de la république du Haut-Karabagh, les négociations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie prendront fin systématiquement».

Selon le diplomate : «Reconnaître le système séparatiste sur les terres azerbaïdjanaises occupées signifie refuser les négociations que le Groupe Minsk a lancé et ce dernier n’aurait plus de légitimité pour organiser de futures négociations».

Il affirma toutefois que «son pays insistait à récupérer le Haut-Karabagh et à le regrouper au territoire national».

Rappelons que les deux pays mènent depuis le 27 septembre dernier des combats dans la région du Haut-Karabagh, dont Bakou a perdu le contrôle en 1992.

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