Irak : Armés et cagoulés, ils tuent les manifestants à Bagdad, et le gouvernement discute la situation

Courrier arabe

En Irak, après l’attaque sanglante menée vendredi, par des hommes armés, contre les manifestants dans les régions annexes de la place «Khulani» et du pont «Sinak» à Bagdad, et qui causa la mort de plus de 20 manifestants, plusieurs institutions nationales ont appelé à des réunions d’urgence, pour discuter les coulisses des massacres.

Le comité des droits de l’homme au parlement irakien a été le premier à se lancer, et fut suivi par la commission de la sécurité et de défense parlementaire, qui invita à son tour, plusieurs chefs de sécurité à une réunion d’exception.

Les massacres de vendredi

Vendredi soir, des hommes armés cagoulés, à bord de 4×4 civils, ont envahi la place «Khulani», située au centre de Bagdad, et ont commencé à tirer aléatoirement, avec des mitrailleuses sur la foule des manifestants qui s’y trouvaient.

Les hommes armés avaient passé plusieurs heures à tirer, avant que le ministère de l’Intérieur ne cercle la place, et n’envoie ses forces à la poursuite des criminelles.

Sur ces faits, des sources ont raconté aux médias: «Vendredi soir, des hommes armés avaient pris le contrôle de l’immeuble et des parkings du «Sinak», et avaient commencé à tuer les manifestants, et à jeter leurs cadavres par-dessus l’immeuble, avant de se retirer samedi vers l’aube».

De ce fait, les manifestants ont accusé les forces irakiennes de complicité avec les assaillants, en leur permettant d’accéder librement aux places de contestation, et en prenant tous leurs temps avant d’intervenir pour mettre fin aux crimes qui se produisaient.

Des crimes inadmissibles

Dans ce contexte, la représentante des Nations unies en Irak, «Jeanine Hennis-Plasschaert», a dénoncé l’attaque des protestants à la place «Khulani», et nota: «Assassiner des manifestants non armés est un acte barbare commis contre le peuple irakien».

Elle insista sur l’importance de l’identification des coupables, et de leur jugement, et appela les forces armées irakiennes «à protéger les protestants pacifiques, des violations des troupes armées, œuvrant en dehors du contrôle gouvernemental».

Un risque de dérapage

De son côté, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en Irak (HCDH) a mis en garde contre les risques d’un chaos menaçant Bagdad, notant que «si la situation s’aggravait, les pertes humaines seront par centaines, que ce soit dans le camp des manifestants ou celui des forces de l’ordre».

HCDH appela les autorités irakiennes à assurer leur rôle, en protégeant les vies des manifestants pacifiques, et en rétablissant l’ordre et la stabilité au pays.

Rappelons que l’Irak est, depuis le début d’octobre dernier, est agité par des manifestations populaires massives, qui proclament des réformes politiques et demandent l’amélioration des conditions de vies et des situations économiques.

Ayant connu plusieurs scène de violences, des sources humanitaires irakiennes signalent que le mouvement affiche jusque-là un bilan de 460 morts, et de 20 mille blessés, «sans qu’aucune ONG internationale ne s’implique réellement, pour empêcher les massacres, devenus partie intégrante du quotidien des Irakiens» ont-ils ajouté.

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