Israël: le prédicateur Raed Salah condamné à 8 mois de prison ferme

Le tribunal israélien de Haïfa (nord) a condamné le Cheikh Raed Salah, chef du mouvement islamique en Israël, à 28 mois de prison.

Le verdict a été rendu, lundi, en présence de Cheikh Salah.

Des dizaines de Palestiniens ont organisé une manifestation de solidarité avec le cheikh avant que le tribunal israélien ne prononce la peine de prison contre lui.

Salah a passé 11 mois en prison, avant d’être mis en résidence surveillée, dans des conditions très strictes.

En novembre 2015, Israël a interdit le mouvement islamique pour avoir prétendument « lancé des incitations contre Israël ».

« Devant le tribunal, les citoyens ont brandi des photos et portraits de Cheikh Salah et de la mosquée Al-Aqsa, et ont scandé ‘La nation de Muhammad ne s’agenouillera pas’ « , ont déclaré des témoins présents sur les lieux.

Un tribunal israélien avait auparavant condamné Cheikh Salah, mais a délibéré aujourd’hui en spécifiant la durée de sa peine de prison.

« Les accusations contre Cheikh Salah sont liées à deux prêches du vendredi, un prêche funéraire et des articles écrits en juillet 2017, en solidarité avec les Palestiniens protestant devant les portes de la mosquée Al-Aqsa », a déclaré plus tôt Khaled Zabarqa, avocat de la défense de Cheikh Salah.

Il a indiqué que la réponse du cheikh à ces accusations était que « les trois prêches étaient basés sur la loi islamique et la loi israélienne ne peut pas le poursuivre pour sa foi et ses convictions ».

« Le dossier d’accusation contre Cheikh Salah n’a pas pour but de révéler la vérité, mais plutôt de criminaliser le symbole qu’il représente et qui est lié à la ville de Jérusalem et à la mosquée Al-Aqsa », a-t-il ajouté.

L’avocat a évoqué « l’isolement carcéral pour une période de 11 mois auquel a été soumis Cheikh Salah lors de son arrestation en 2017 », notant qu’il s’agissait « d’une période très dure ».

Selon Zbarqa, l’acte d’accusation contre Cheikh Salah comprend ce qu’on appelle « la sympathie pour les actes de violence », car il a exprimé, dans plusieurs articles, sa solidarité avec les manifestations pacifiques devant les portes de la mosquée Al-Aqsa en 2017, lors de la crise des portails électroniques devant Al-Aqsa.

L’avocat a indiqué qu’ « Israël a élaboré des lois spécifiquement destinées aux Arabes et les utilise contre eux pour des raisons purement politiques ».

Et d’ajouter que le Cheikh était placé en résidence surveillée depuis juillet 2018 et qu’un bracelet électronique lui avait été imposé. Raed Salah a été interdit de visite, confiné à recevoir ses parents au premier et au deuxième degré.

La police d’occupation israélienne a arrêté Cheikh Raed Salah à son domicile, dans la ville d’Umm al-Fahm (nord), à la mi-août 2018, et l’a inculpé de 12 chefs d’accusation, dont « incitation à la violence et au terrorisme dans ses déclarations et ses prêches ».

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