Israël se sent menacé par la crise du coronavirus et la déstabilisation de ses voisins arabes

Courrier arabe

Une chercheuse israélienne a signalé que la sécurité de l’État d’Israël et et la stabilité de son climat stratégique étaient menacées par la crise du coronavirus, car cette dernière pouvait pousser la population des pays arabes de la région à se révolter contre leurs gouvernements incapables de gérer la crise.

Mercredi, Ksenia Svetlova, chercheuse à l’Institut israélien des politiques étrangères et des affaires régionales (Mitvim) a expliqué à travers le quotidien Yediot Aharonot: «L’échec des systèmes sanitaires des pays arabes voisins d’Israël pouvait impacter les gouvernements incapables de faire face à la crise du coronavirus, ainsi des fortes hypothèses indiquent que des révoltes populaires pourraient se déclencher dans la région», signalant que l’instabilité des systèmes arabes voisins augmentera les menaces qui heurtent le climat régional israélien.

Prise de responsabilité

«Les responsables à Tel Aviv sont appelés à suivre de près la situation en Égypte et en Jordanie, du fait que leurs deux gouvernements sont liés par des relations stratégiques et à des collaborations sécuritaires avec Israël», avait-elle noté, signalant que le moindre changement des situations internes au niveau des deux pays impactera directement la stabilité d’Israël et sa place stratégique.

Elle appela également le gouvernement israélien à se préparer à l’hypothèse où la propagation du virus mènera à la chute des régimes des pays arabes voisins, et à la possibilité où le chaos semé dans la région sera pris comme prétexte pour atteindre à la sécurité israélienne.

L’Égypte devra être soutenue

Ksenia Svetlova signala que l’occident devrait se mobiliser pour soutenir le gouvernement du président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, du fait que la chute de ce système sera «un coup dur aux efforts internationaux fournis pour lutter contre l’islam rédicaliste».

«Ce qui complique la situation égyptienne, c’est que le gouvernement n’a pas été transparent au sujet des nombres communiqués concernant les cas infectés au Covid-19», avait-elle noté. Elle redouta le fait que l’Égypte risquait de subir le double de ce que l’Italie a vécu, et cela à cause du manque de moyens, en soulignant que «tous ceux qui sont au courant de la situation égyptienne, se rendent compte de la situation déplorable des institutions sanitaires».

La Jordanie, un voisin à ne pas perdre  

Svetlova expliqua également que la situation en Jordanie était très délicate, signalant que le nombre limité de cas contaminés «était loin de refléter la situation réelle sur terrain».

Elle appela à ne pas négliger le fait que la Jordanie partage les frontières les plus longues avec Israël, mettant en garde contre les signes d’un mouvement populaire de révolte qui se font voir en Jordanie, à l’ombre de la flambé des prix et des niveaux de chômage qui augmentent sans cesse, et rappelant «que l’explosion de la situation au royaume jordanien représentera une menace stratégique sérieuse pour Israël».

Au final, la chercheuse israélienne souligna que les régimes arabes étaient incapables de faire face aux défis nationaux, «même avant la crise du coronavirus», incitant les Israéliens à agir pour protéger la sécurité de leurs pays et à commencer par se demander: «Les gouvernements des pays arabes qui entourent Israël sont-ils capables de tenir bon et de dépasser la crise financière qui frappe le monde de plein fouet à l’ombre de la propagation du coronavirus?».

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