La France dit avoir « pris connaissance » de la prorogation des mesures exceptionnelles en Tunisie

La France a affirmé mardi avoir « pris connaissance de la décision du Président Kaïs Saïed » de proroger les mesures exceptionnelles annoncées le 25 juillet dernier.

C’est ce qui ressort d’un extrait d’un point de presse tenu mardi par la diplomatie française et publié sur son site.

À la question de savoir si « la France est inquiète devant ce nouveau développement » en Tunisie, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué que la France « continue d’être très attentive à la situation politique en Tunisie et a pris connaissance de la décision du Président Saïed de prolonger l’état d’exception décrété le 25 juillet dernier ».

La même source ajoute que « la France se tient aux côtés de la Tunisie pour relever les défis économiques, sociaux et sanitaires auxquels elle est confrontée, qui appellent des mesures urgentes que le Président Saïed s’est engagé à prendre dans le respect de la légitimité populaire ».

Le Président tunisien avait décidé, dans la nuit de lundi à mardi, de prolonger, sine die, les mesures d’exception prises le 25 juillet dernier, gardant ainsi les pleins pouvoirs tout en laissant dans l’expectative une partie de la classe politique.

Kaïs Saïed s’était engagé lors de son dernier entretien téléphonique avec le Président français Emmanuel Macron « à répondre aux urgences » et « à faire connaître rapidement sa feuille de route pour la période à venir et à continuer de donner toute sa place à la légitimité populaire ».

Paris avait appelé auparavant par la voie de son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à « la nomination rapide d’un Premier ministre et la formation d’un gouvernement » en Tunisie.

Jean-Yves Le Drian avait souligné l’importance de la nomination rapide d’un Premier ministre et de la formation d’un gouvernement qui soit à même de répondre aux attentes des Tunisiens, dans un contexte de crise que traverse le pays.

Au lendemain des mesures d’exception prises par le Président tunisien Kaïs Saïed, la France avait fait part de sa position sur la crise politique en Tunisie soulignant qu’elle « souhaite le respect de l’État de droit et le retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions ».

Pour rappel, le président Kaïs Saïed avait décidé le 25 juillet dernier, suite à des manifestations de rue dans plusieurs villes tunisiennes, de « geler » le parlement, de dissoudre le gouvernement de de lever l’immunité des députés afin de permettre à la justice de poursuivre toute les personnes impliquées dans des affaires de corruption et de malversation.

Le président tunisien se référait, selon ses dires, à l’article 80 de la constitution tunisienne.

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