«La liberté de presse recule dangereusement au Maroc», signale HRW

Courrier arabe

Le directeur de la communication de Human Rights Watch (HRW) pour la zone Maghreb-Moyen-Orient, Ahmed Reda Benchemsi, a signalé que «le Maroc avait dangereusement reculé sur l’échelle de la liberté de la presse».

Ses déclarations ont été présentées jeudi, lors de la conférence intitulée : «La liberté de presse au Maroc» et qui fut organisée par la campagne de solidarité avec le journaliste Soliman Raissouni.

«En 10 an tout a changé»

Benchemsi (journaliste marocain), signala qu’«à l’époque où il travaillait comme journaliste au Maroc, le contexte était différent de l’état actuel».

Il raconta : «Nous avions des journaux indépendants, certes nous soufrions de plusieurs problèmes, mais au moins le journaliste faisait son travail, il posait des questions audacieuses aux responsables et menait des investigations sur des sujets sensibles».

«10 ans après, le contexte a changé, les journaux indépendants ont fermé l’un après l’autre, soit à cause de problèmes financiers ou administratifs, sans oublier le boycott publicitaire, qui est allé vers un niveau insupportable, et plusieurs médias ont encaissé des pertes financières colossales», avait-il ajouté.

Il avait aussi raconté son expérience avec l’hebdomadaire Nichan qu’il avait lancé à l’époque, et signala : «Les ventes étaient très bonnes, mais le revu publicitaire était maigre à cause des pressions des publicitaires alliés au gouvernement, et c’est pour cela que nous avions mis la clef sous la porte».

Il avait affirmé que «le Maroc n’avait aucun journal indépendant, et que le journalisme d’investigation avait disparu du pays, car la situation a dégénéré au point de terroriser les journalistes», déplorant «la chute» de l’indépendance de la presse, et de l’éthique professionnelle.

«Violations signalées lors des procès des journalistes»

Benchemsi signala aussi que «HRW avait signalé des violations, lors des procès des journalistes Soliman Rissouni et Omar Radi, concernant la détention provisoire et non justifiée», tout en précisant que «les lois internationales exigent que cette mesure ne doit être appliqué que dans les cas d’exception, et doit être justifiée».

Il avait souligné que «Rissouni et Radi, étaient en détention provisoire depuis plus d’un an», affirmant que «ceci était une violation aux droits».

À la fin de son intervention, Benchemsi s’est demandé «si les autorités marocaines agissaient de la sorte pour traiter réellement les affaires d’opinion publique ou pour faire taire les journalistes dérangeants».

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