Le Conseil de sécurité échoue à prolonger le mécanisme d’aide transfrontalière à la Syrie

Le Conseil de sécurité de l’ONU a échoué à adopter le projet de résolution prolongeant l’autorisation d’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie via le point de passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque.

C’est ce qui ressort d’une session urgente tenue, vendredi, par le Conseil de sécurité au siège permanent des Nations Unies à New York, selon le correspondant de l’Agence Anadolu.

Le mandat exceptionnel actuel de transfert de l’aide de l’ONU à la Syrie expire le 10 juillet.

L’ambassadeur du Brésil, Ronaldo Costa Filho, qui préside la session, a annoncé que 13 pays ont approuvé un projet de résolution rédigé par l’Irlande et la Norvège pour prolonger le mandat de l’ONU, contre un refus de la Russie et une abstention de la Chine.

Les décisions du Conseil nécessitent l’approbation d’au moins 9 de ses membres, à condition qu’aucun des cinq membres permanents, à savoir la Russie, la Chine, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ne s’y oppose.

Le projet de résolution russe de prorogation du mandat, a été approuvé par la Russie et la Chine, contre l’objection de 3 pays et l’abstention de 10 autres, à l’issue d’un vote du Conseil de sécurité.

De son côté, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que « le projet de résolution russe ne garantit pas la vie des travailleurs humanitaires en Syrie. Ainsi, la période de prolongation est d’une durée de six mois, ce qui signifie que le mandat expirera au début de l’hiver prochain, alors que les souffrances des Syriens sont de mal en pire ».

Elle a ajouté que « le projet de résolution russe n’est pas à la hauteur des aspirations du peuple syrien ».

D’autre part, l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dmitry Polyanskiy, a déclaré : « Damas devrait être le premier bénéficiaire de l’extension de cette aide transfrontalière, mais le projet de résolution norvégo-irlandais n’en a pas tenu compte, et nous avons donc utilisé le veto ».

Le représentant permanent de la Chine aux Nations unies, Zhang Jun, a déclaré que « les membres du Conseil de sécurité devraient convenir d’un calendrier clair pour mettre fin au mécanisme d’acheminement de l’aide par le point de passage de Bab al-Hawa ».

Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé jeudi les membres du Conseil de sécurité à prolonger de 12 mois supplémentaires le mécanisme d’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie via le point de passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque.

La majorité des États membres du conseil (15 pays), à l’exception de la Russie et de la Chine, soulignent l’importance de poursuivre l’aide humanitaire transfrontalière de la Türkiye vers la Syrie, afin de protéger 4,1 millions de personnes bloquées dans le nord-ouest de la Syrie.

Depuis 2011, la Syrie est le théâtre d’une guerre civile qui a commencé après que le régime de Bachar al-Assad a réagi violemment aux manifestations populaires qui ont secoué le pays le 15 mars de la même année, poussant des millions de personnes à chercher refuge dans les pays voisins.

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