Le patron de Facebook accusé de soutenir Trump

Facebook vs Elizabeth Warren, la guerre est déclarée. La candidate démocrate s’est trouvé un nouvel ennemi en la personne de Mark Zuckerberg, le patron fondateur du plus connu des réseaux sociaux. Tout est parti d’un enregistrement audio de celui-ci, que s’est procuré le site The Verge, spécialisé dans l’actualité des nouvelles technologies.

« Il y a des gens comme Elizabeth Warren qui pensent que la chose à faire, c’est de casser les entreprises… Je veux dire, si elle est élue présidente, je parie qu’on va au procès et je parie qu’on le remportera. » Les propos en question proviennent d’une conversation volée lors d’un échange en juillet dernier avec des employés de son entreprise. Elle montre à quel point la présidentielle et les incertitudes qui l’accompagnent inquiètent le géant américain de la tech.

Zuckerberg poursuit : « On veut travailler pour notre gouvernement et faire de bonnes choses. Mais regardez, au bout d’un moment, si quelqu’un essaye de menacer quelque chose d’aussi existentiel, tu montes sur le ring et tu te bats. »

Loin de vouloir jouer l’apaisement, Elizabeth Warren a aussitôt répondu via un message diffusé sur Instagram, un réseau social qui appartient… à Facebook. Politiquement, la polémique peut jouer en sa faveur. Les géants de la tech n’ont plus tellement la cote auprès du grand public, le scandale Cambridge Analytica est passé par là.

Warren vient d’en remettre une couche ce mardi, accusant à demi-mot Zuckerberg de soutenir Donald Trump. Après avoir rappelé que le patron de Facebook a été reçu il y a deux semaines à la Maison-Blanche, elle assure que le réseau social a depuis modifié sa politique concernant les publicités politiques et les fake news. Un revirement qui favorise les candidats les plus fortunés, selon la candidate, qui rappelle que Facebook est toujours accusé d’avoir participé à l’élection de Trump en 2016, en laissant la Russie faire discrètement campagne en sa faveur.

Warren, la candidate qui monte

Pourquoi le tout-puissant Facebook s’inquiète-t-il de voir Elizabeth Warren à la Maison-Blanche ? Tout bonnement parce que, dans son programme, elle prévoit de démanteler les plus grandes entreprises de la tech. Elle va jusqu’à les nommer : Facebook, Amazon, Google et Apple. Selon elle, ces mastodontes sont devenus trop puissants et ne respectent plus les règles communes.

« Je veux m’assurer qu’une nouvelle génération de grandes entreprises américaines de tech puisse s’épanouir. Pour cela, nous devons faire en sorte que cette génération de géants de la tech cesse d’user de leur pouvoir politique pour modifier les règles en leur faveur. »

La menace est d’autant plus sérieuse pour Facebook and co qu’Elizabeth Warren est la candidate qui monte en ce moment côté démocrate. Le favori Joe Biden est empêtré dans l’affaire ukrainienne et Trump semble bien décidé à le cibler comme son principal rival.

Quant à Bernie Sanders, l’autre grande figure de la gauche du parti, il vient de subir une intervention chirurgicale, qui risque d’affaiblir sa candidature. Il est âgé de 78 ans et beaucoup estiment que Warren est désormais la mieux placée pour porter les idées les plus radicales au sein des démocrates. Et l’une d’elles est désormais d’aller voir ce qui se trame dans la Silicon Valley, au risque de se mettre à dos les fleurons de la tech.

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