Le sultan Qabus.. le chef des médiations et des politiques de neutralité

Courrier arabe

Le sultan d’Oman, «Qabus ibn Saïd», est décédé le 10 janvier 2020, à l’âge de 79 ans, après 6 ans de long combat avec son cancer du colon. Quelques heures après sa disparition, son cousin, «Haithem ben Tarik», a été nommé sultan du pays, conformément à son testament, selon un communiqué du Haut conseil national de la défense.

En plus de son titre du sultan, Qabus était également Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Affaires étrangères, ministre des Finances, président de la Banque centrale et chef des forces armées, bien que la plupart de ses postes étaient formels, car il nommait constamment des ministres par intérim, pour diriger les ministères du pays.

«Qabus ibn Saïd» avait passé 50 ans en tête de son pays, jouant des rôles nationaux, régionaux et internationaux, en adoptant la diplomatie de la neutralité positive et de la médiation secrète et publique.

Au niveau national

Surnommé par son peuple, «le constructeur de la renaissance omanie», dès sa montée au trône, le sultan Qabus a résolu le problème des rebelles de «Zafar», qui persistait depuis des années au pays. Il avait conclu plusieurs accords militaires, notamment avec l’Iran, qui lui avait envoyé des milliers de soldats pour anéantir les rebelles de Zafar, qui refusèrent de se rendre, finissant la guerre en 1975.

Il lança de suite son projet de renaissance, commençant par lutter contre l’analphabétisme et construire des écoles, des hôpitaux et des routes.

Il a également met fin à la division communautaire au pays, et a pu investir les bénéfices pétroliers, pour offrir du travail à ces citoyens, et augmenter la production locale.

En 2011, et avec le déclenchement des révolutions arabe, Oman avait également connu des protestations populaires, dans la région de «Sahar», où les citoyens proclamaient l’amélioration des conditions de vie.

Les manifestations avaient été violemment repoussées par les forces de l’ordre, qui avaient tué un manifestant, avant que le sultan n’intervienne et n’annonce une série de réformes, en faveur du peuple.

Au niveau international et régional

D’un autre côté, au niveau international, le sultan Qabus avait choisi pour son pays une diplomatie de neutralité et de médiations.

Il commença par insérer son pays au sein de la Ligue arabe, pour ensuite tisser des liens avec les pays du Golfe, qui l’appuyèrent financièrement, politiquement et socialement, pour maintenir la stabilité interne du pays.

Il avait contribué à la fondation du Conseil Coopératif des États du Golfes, et avait pu s’imposer parmi ses voisins, malgré le froid que son pays tenait avec les Émirats arabes unis.

Une crise qui s’était aggravée en 2011, après que les autorités omanies avaient intercepté une cellule d’espionnage émiratie à Mascate, et qui ne s’était terminée qu’avec l’intervention de l’émir du Koweït et deux autres pays.

Les missions inoubliables

La médiation dans le dossier nucléaire iranien était l’une des principales missions diplomatiques du sultan Qabus. Il avait organisé à Mascate des négociations secrètes, entre les Américains et les Iraniens.

Ces mêmes négociations causèrent un froid avec l’Arabie saoudite, qui s’était opposé à la politique de médiation du sultan Qabus.

Oman également avait joué un rôle, lors de la libération des otages américains, détenus par les Iraniens ou par le groupe yéménite des Houthis.

Depuis le déclenchement de la crise du Golfe, en juin 2017, Oman avait clairement appelé à une résolution au plus vite, proposant sa médiation à plusieurs reprises.

En 2018, le sultan Qabus avait été critiqué, après avoir reçu le Premier ministre israélien «Benyamin Netanyahou».

Quitter la version mobile