L’Égypte interpelle des opposants soudanais et propose de les échanger contre des Égyptiens réfugiés au Soudan

Courrier arabe

Le journal britannique, The Guardian, a déclaré jeudi, que «les autorités égyptiennes avaient interpellé plusieurs Soudanais opposants au gouvernement transitionnel de Khartoum, proposant de les livrer à cette dernière à condition qu’elle refoule les Égyptiens partisans des Frères musulmans réfugiés chez elle».

Le journal avait noté, selon une source travaillant au Caire auprès des réfugiés, que «les individus interpellés étaient des réfugiés soudanais vivant en Égypte», indiquant «que ces derniers étaient majoritairement issus des tribus soudanaises africaines et qu’ils étaient traités différemment en Égypte, comparés aux Soudanais issus de tribus arabes».

«Ils ont été torturés, et les noms de certains d’entre eux, opposants au gouvernement soudanais, avaient été communiqués aux autorités soudanaises», ajouta les sources, qui affirmèrent que «le Caire avait proposé de les livrer à Khartoum à condition que cette dernière lui livre les opposants égyptiens partisans des Frères musulmans qui se sont réfugiés chez elle».

L’histoire et les coulisses

Le journal britannique a précisé que «les autorités égyptiennes avaient interpellé des dizaines de réfugiés soudanais, ayant protesté contre le meurtre d’un enfant soudanais au Caire, la semaine dernière».

Dès lors, Amnesty international a déclaré sur son site, que «les forces de l’ordre égyptiennes avaient dispersé les Soudanais qui protestaient pacifiquement, en les attaquant au gaz lacrymogène et avec des canons à eau».

«Les forces de l’ordre avaient interpellés plus de 70 hommes et femmes soudanais, les transférant vers la prison centrale de Djizeh, où ils ont été frappés, humiliés et maltraités avant de libérer la majorité d’entre eux le lendemain», avait ajouté Amnesty International, en dénonçant la ségrégation raciale infligée aux Soudanais.

De sa part, Philip Luther, le directeur  de recherche et de plaidoyer pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International a noté : «Aucun prétexte ne peut justifier la répression barbare infligée aux réfugiés soudanais descendus dans les rues pour proclamer justice».

Il ajouta : «La façon dont les forces de l’ordre égyptiennes avaient attaqué des personnes exerçant leurs droits à la liberté d’expression et au regroupement pacifique est une honte et cette pratique doit immédiatement prendre fin».

Il souligna «qu’il était important d’enquêter sur les humiliations racistes et des maltraitances et qu’il fallait interrogés les responsables», appelant les autorités égyptiennes «à libérer immédiatement et sans conditions tous les Soudanais détenus pour avoir protesté pacifiquement contre le meurtre terrible de l’enfant soudanais, tué au Caire, le 29 octobre dernier».

Il est à noter que la semaine dernière, un enfant soudanais, Mohamed Hassan (12 ans) avait été tué par un citoyen égyptien, poussant des dizaines de Soudanais à se réunir devant le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, afin de protester contre la ségrégation raciale qu’ils subissent en Égypte où ils se réfugient.

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