Les États-Unis préoccupés par les mesures d’exception annoncées par le Président tunisien

Washington a exprimé samedi sa préoccupation face aux « mesures d’exception » du Président tunisien Kaïs Saïed, faisant part de ses attentes quant à la formation d’un gouvernement en Tunisie qui réponde aux aspirations de ses citoyens et à l’élaboration d’un plan avec un calendrier clair pour entamer un processus de réforme inclusif.

C’est ce qui ressort d’un point de presse du porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, dont un extrait a été publié par l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie sur sa page officielle Facebook.

« Nous partageons avec le peuple tunisien son but qui consiste en la formation d’un gouvernement démocratique qui réponde aux besoins du pays en proie aux crises économiques et sanitaires », a déclaré Price.

Et le porte-parole de la diplomatie américaine d’ajouter, « Nous sommes préoccupés par le fait que les mesures de transition se poursuivent indéfiniment ».

Le Président tunisien avait décidé, mercredi soir, de supprimer l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d’exercer le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement, selon un communiqué de la Présidence de la République et le décret présidentiel n° 2021-117 du 22 septembre 2021 publié dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).

Price a appelé le Président tunisien à « nommer un Premier ministre pour former un gouvernement capable de répondre aux besoins urgents ».

« Nous appelons, comme la majorité des Tunisiens, le Président de la République à élaborer un plan avec un calendrier clair pour entamer un processus de réforme inclusif qui implique la société civile et les différentes sensibilités politiques », a-t-il ajouté.

Concernant les mesures qui ont conduit à la situation actuelle, Price a déclaré, « Nous pensons que l’action principale consistant à soutenir les progrès de la Tunisie sur la voie de la consolidation de sa démocratie, est plus importante que de discuter du qualificatif qu’on devrait accorder à ces événements (25 juillet), et c’est ce sur quoi nous nous concentrons ».

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que le chef de l’Etat avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception. Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef et a procédé dans les jours suivants à une série de limogeages de ministres et de hauts responsables dans l’appareil de l’Etat.

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