L’exposition à ne pas rater sur les dernières évolutions du dossier libyen

Courrier arabe

La situation en Libye est en pleine tension, prise entre le marteau des escalades militaires sur terrain et l’enclume des arrangements politiques qui n’arrivent pas à se démêler.

Alors que les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA) enchaînent les victoires, en avançant vers Syrte, les troupes de Haftar cumulent les échecs et se replient vers l’Est.

Et au moment où les pourparlers des 5+5 reprennent, les voix s’élèvent depuis plusieurs pays pour demander un cessez-le-feu immédiat et appeler à une résolution pacifique.

La Commission des 5+5 reprend avec une ère d’implication

Les Nations unies ont déclaré que les parties libyennes en conflit étaient bien impliquées dans les pourparlers militaires conjoints de la Commission des 5+5, bien que cette étape n’ait pas calmé la situation sur terrain qui s’enflamme à Syrte avec de violents combats.

Hier mercredi, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) a diffusé un communiqué, indiquant que «les comités du GNA et des troupes de Khalifa Haftar étaient impliqués dans le 3ème tour des négociations engagées par vidéoconférence, concernant les pourparlers de la Commission 5+5, en vue de parvenir à un accord permanent d’un cessez-le-feu au pays».

La MANUL a noté avoir tenu des réunions séparées avec chacun des comités, annonçant des résultats positifs, après avoir eu l’occasion de prendre note concernant le document primaire de l’accord du cessez-le-feu élaboré en février dernier à Genève.

L’escalade inquiétante à Syrte

La MANUL a cependant fait part de son inquiétude concernant l’escalade des évènements à Syrte, signalant que « 19 civils, dont des femmes et des enfants, avaient été tués entre le 5 et le 8 juin, dans au moins 3 positions aux alentours de la ville».

Dans ce contexte, il est important de préciser que les responsables au GNA ont refusé d’engager toute négociation politique, avant de prendre le contrôle de Syrte (450 km à l’est de Tripoli) et la base aérienne d’al-Jafra.

Une centaine de cadavres à Tarhounah

Le Comité national libyen des disparus a annoncé avoir identifié 15 dépouilles des 100 cadavres trouvés dans un cimetière collectif à Tarhounah, ville reprise la semaine dernière des mains des milices de Haftar.

Une source locale anonyme a affirmé aux médias que «la majorité des victimes faisaient partie des habitants de la ville qui s’étaient opposé à la guerre contre Tripoli».

Les alliés de Haftar ne parviennent plus à s’entendre

Le site Intelligence Online, consacré aux services de renseignement d’État, a parlé «d’un conflit entre les pays alliés de Khalifa Haftar», citant la France, l’Égypte et les EAU.

Il a indiqué que «le prince héritier des EAU, Mohamed ben Zayed, en avait marre de dépenser son argent en vain, en se voyant financer des troupes qui ne cumulent que des échecs».

Le site a également indiqué que «sur terrain, les conflits entre les officiers émiratis et les chefs de Khalifa Haftar étaient allés jusqu’aux combats d’homme à homme», évoquant la complexité de la situation et le chaos qui s’empare des troupes.

Les États-Unis demandent aux Russes de s’éloigner  

Au niveau international, les appels s’intensifient pour tenter d’imposer un cessez-le-feu, à l’image des États-Unis, qui ont appelé, hier mercredi, «au lancement de négociations sous l’égide des Nations unies, pour résoudre la crise libyenne», demandant, à travers le son secrétaire d’État, Mike Pompeo à «la Russie et aux autres» de mettre terme à leur implication.

Aussi, l’ambassade américaine en Libye a appelé les parties libyennes à la désescalade, les mettant en garde contre les actes de vengeance et les représailles.

Ces déclarations se présentent, une journée après que l’Union européenne, l’Italie, la France et l’Allemagne aient diffusé un communiqué conjoint, appelant à un cessez-le-feu immédiat en Libye.

Poutine et Erdogan discutent des évolutions par téléphone  

La présidence russe a déclaré que «Poutine avait discuté par téléphone les évolutions de la Libye, avec son homologue turc».

Elle indiqua que «Poutine avait insisté sur l’importance d’instaurer au plus vite un cessez-le-feu, en Libye, et sur la nécessité de relancer le dialogue selon les débouchés de la conférence de Berlin», signalant que les deux parties avaient fait part de leur inquiétude concernant les conflits qui se poursuivent sur le terrain et les victimes qu’ils engendrent.

L’initiative égyptienne n’est pas reconnue par les Turcs

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que l’initiative annoncée samedi par le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi pour proposer un cessez-le-feu «était née morte».

Il estima que «l’annonce du Caire» n’était pas fiable, signalant que «Haftar qui a refusé de signer le cessez-le-feu à Moscou et à Berlin n’a plus aucune place dans l’élaboration d’une future solution politique».

A final, il est indispensable de signaler qu’émettre des hypothèses concernant le futur de la situation libyenne relève de l’impossible, même les spécialistes s’avouent dépassés par la complexité des faits, et leur extraordinaire étendue géopolitique.

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