Ligue arabe : le gouvernement d’Entente nationale en Libye est « légitime »

Le Secrétaire général-adjoint de la Ligue des Etats Arabes (LEA), Houcem Zeki, a qualifié le gouvernement d’Entente nationale en Libye de « gouvernement légitime » et les accords en vigueur conclus entre Ankara et Tripoli de « légaux ».

Ankara soutient le gouvernement libyen, internationalement reconnu, dans sa confrontation face aux milices du général renégat Khalifa Haftar, appuyé par nombre de pays arabes et européens, et qui dispute au gouvernement, depuis des années, légitimité et pouvoir dans ce pays arabe riche en pétrole.

Dans des déclarations faites à une chaîne de télévision égyptienne (privée), mercredi soir, Zeki a indiqué que « la présence» de ce qu’il appelé « armée libyenne » (Les milices) sous le commandement de Haftar, est sur le déclin dans l’ouest de la Libye.

Les forces du gouvernement de l’Entente, soutenues par la Turquie, ont commencé, a-t-il dit, à glaner « certains acquis sur le terrain ».

L’armée libyenne, relevant du gouvernement légitime de l’Entente, est parvenue à libérer la capitale Tripoli (ouest) et les villes de Tarhouna et de Béni Walid (180 km au sud-est de Tripoli) et s’est lancée la semaine passée dans l’opération « Les sentiers de la Victoire) en vue de libérer les villes et localités de l’est et du centre de la Libye, principalement les villes de Syrte (littoral) et d’al-Jafra.

Zeki a estimé que la « position de la Ligue arabe actuellement consiste à ce que les deux protagonistes libyens rassemblement leurs volontés politiques et tentent de retourner à la table du dialogue politique pour discuter de l’avenir du pays ».

Et Zeki d’ajouter : « Nous sommes conscients de la délicatesse de la situation et la volonté politique, bien que non-absente, il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas présente en force chez les deux parties ».

Depuis que les milices de Haftar aient commencé à essuyer de lourdes pertes, la Ligue arabe et les Nations Unies ainsi que plusieurs pays arabes et occidentaux exercent des pressions intenses pour stopper les affrontements en Libye.

Le haut responsable de la Ligue arabe a relevé que le gouvernement d’Entente est « le gouvernement légitime en vertu de l’Accord de Skhirat, dont l’Egypte et d’autres pays faisaient partie. Ce gouvernement est le gouvernement reconnu par la Ligue arabe, l’Union africaine et les Nations Unies ».

Les deux protagonistes du conflit libyen avaient signé, en décembre 2015, dans la ville marocaine de Skhirat, un accord politique qui prévoit la mise sur pied d’un Conseil présidentiel sous la présidence de Fayez al-Sarraj pour diriger le gouvernement de l’Entente, ainsi que la prolongation du mandat de la chambre des députés et la création d’un Haut Conseil d’Etat. Cependant, Haftar s’est employé depuis des années à entraver et à capoter l’accord.

A une question du présentateur si la Ligue arabe envisage de retirer sa reconnaissance du gouvernement de l’Entente pour déclarer comme seule légalité et légitimité en Libye celle de la chambre des députés qui siège à Tobrouk (est) et qui soutient Haftar, Zeki a répondu : « Si la majorité des Etats membres souhaitent adopter cette position, cela lui revient mais en tant que Secrétaire général, il ne peut point procéder à cela dès lors qu’il est tenu à respecter les résolutions de la Ligue, laquelle ligue reconnait le gouvernement de l’Entente comme gouvernement légitime qui représente la Libye au sein de la Ligue arabe, de l’Union africaine, de l’Organisation de la Coopération islamique et des Nations Unies ».

« Nous n’avons pas observé en réalité si des pays (arabes) déploient un effort dans ce sens (retrait de la reconnaissance du gouvernement de l’Entente) », a-t-il encore dit.

S’agissant du rôle turc, Zeki a estimé qu’il « existe un point technique juridique qui a une dimension politique importante. La partie turque a accédé au territoire libyen en vertu d’un accord avec le gouvernement de l’Entente ».

Ankara soutient le gouvernement libyen légitime en application de deux mémorandums d’entente portant sur la coopération sécuritaire et la délimitation des frontières maritimes en Méditerranée orientale, signés par les deux pays en date du 27 novembre dernier.

Et l’intervieweur de s’interroger : « L’amendement de la charte de la Ligue arabe est il envisageable pour préserver les richesses des pays arabes au vu de l’invitation par la Syrie de la Russie et par la Libye de la Turquie ? ».

Zeki a rétorqué : « Je comprends la logique de votre approche. Cependant, l’unique issue pour résoudre ce problème consiste à ce que les protagonistes du même pays dialoguent ensemble ».

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