Libye: L’ancien ministre de l’intérieur est soupçonné de « corruption passive »

Les juges d’instruction qui enquêtent sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ont ordonné de nouvelles mises en examen de son directeur de campagne d’alors, Claude Guéant.
Déjà poursuivi dans ce dossier depuis 2015 pour « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », Claude Guéant a fait l’objet, mardi 11 septembre, de nouvelles mises en examen notamment pour « corruption passive », « recel de détournements de fonds publics » et pour « complicité de financement illégal de campagne électorale », selon des sources judiciaire et proches du dossier, confirmant partiellement une information de RTL.
Le 11 septembre, lors d’un entretien mené par les juges et ponctué d’une cinquantaine de questions, Claude Guéant, qui conteste ces accusations, a fait « valoir son droit au silence », a indiqué son avocat, Philippe Bouchez El Ghozi, joint par l’AFP. Il a annoncé qu’il allait demander l’annulation de ces mises en examen.
« Usage immodéré des espèces »
Jusqu’ici, celui qui fut secrétaire général de l’Elysée et ministre de l’intérieur sous la présidence Sarkozy était uniquement mis en cause pour un virement suspect de 500 000 euros sur son compte, qu’il avait justifié par la vente en 2008 de deux tableaux flamands, sans convaincre les enquêteurs.
L’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans cette affaire le 21 mars pour « corruption passive », « financement illicite de campagne électorale » et « recel de détournements de fonds publics libyens ». L’ancien ministre du budget Eric Woerth a quant à lui été mis en examen à la fin de maipour « complicité de financement illégal de la campagne ».
Concrètement, les magistrats soupçonnent un lien entre un possible financement libyen de la campagne électorale et la circulation d’espèces au sein du camp Sarkozy, relevée par les policiers dans un rapport de septembre 2017. La police anticorruption de l’OCLCIFF avait notamment souligné « l’usage immodéré des espèces » par Claude Guéant, soulignant qu’il n’avait retiré que 800 euros de ses comptes en près de dix ans, entre 2003 et 2012.

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