Libye : Le Premier ministre appelle à tenir les élections dans les délais et Washington accuse les partis libyens de les entraver

Le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibeh a exhorté, en ce samedi, à tenir les élections dans les délais prévus, au moment où l’envoyé américain dans le pays, Richard Norland, a accusé certains membres du Forum de dialogue de Genève de tenter d’entraver la tenue des élections dans la date prescrite.

La Mission d’appui des Nations unies en Libye a annoncé, dans la journée du vendredi, qu’aucun accord n’avait été conclu sur les bases constitutionnelles des élections qui se tiendront en décembre prochain, à l’issue du forum de dialogue politique à Genève.

Dbeibeh a déclaré via Twitter : « Nous exhortons tous les partis nationaux et la mission de l’ONU à assumer leurs responsabilités et à donner la priorité à l’intérêt public et à s’entendre sur une formule qui garantirait la tenue des élections dans les délais et permettrait au peuple libyen d’exercer son droit de vote ».

Pour sa part, l’émissaire américain en Libye a exprimé la volonté de son pays d’aider le gouvernement libyen à préparer les élections, jusqu’au terme de son mandat en décembre prochain.

« Nous avons suivi de près les réunions du forum à Genève, y compris les membres qui tentent d’introduire les graines de la discorde pour entraver la tenue des élections, soit en prolongeant le processus constitutionnel, soit en créant de nouvelles conditions pour organiser les élections », a déclaré Norland dans un communiqué partagé sur Facebook.

Et d’ajouter : « En fin de compte, l’avenir de la Libye ne peut être déterminé que par les Libyens. La mission de l’ONU a travaillé dur pour faciliter les discussions malgré les défis de la pandémie de coronavirus, mais elle ne peut pas prendre de décisions au nom des Libyens ».

De son côté, Khaled al-Michri, chef du Conseil Haut Conseil d’État libyen (parlementaire consultatif), a reconnu que « le forum de dialogue a piétiné pour parvenir à un terrain d’entente, et a entravé les espoirs des Libyens dans le choix de leurs représentants ».

Sur son compte Twitter, al-Michri a attribué les raisons à « l’intransigeance de certains partis et leur tentative d’imposer des élections sans conditions spécifiques pour les candidatures. Ces conditions que l’on retrouve dans la plupart des constitutions, pour empêcher la candidature des militaires et ceux porteurs de nationalités de pays étrangers ».

Al- Michri a fait allusion au général retraité Khalifa Haftar (sans pour autant le nommer), en déclarant : « Enlevez l’uniforme militaire, renoncez à la citoyenneté étrangère et réglez votre situation judiciaire avec les crimes de guerre ».

Et de poursuivre en adressant son discours à Haftar : « Mais vous serez vaincu par les urnes, comme vous avez été vaincu par les boîtes de munitions ».

Le Coordonnateur de la Mission des Nations unies en Libye, Rizdon Zeninga, a annoncé vendredi, dans un communiqué, que le Forum de dialogue politique libyen à Genève n’était pas parvenu à un accord portant sur la base constitutionnelle des élections libyennes.

La Libye a enduré pendant des années un conflit armé. Avec le soutien de pays arabes et occidentaux, la milice du général à la retraite, Khalifa Haftar, composée de mercenaires et de combattants étrangers, disputait à l’ancien gouvernement libyen, internationalement reconnu, la légitimité et l’autorité sur le pays.

Mais il y a quelques mois, la Libye a connu une percée politique majeure avec la prise de fonction, le 16 mars, d’une autorité de transition élue, composée d’un gouvernement d’union et d’un conseil présidentiel, afin de conduire le pays vers des élections.

Quitter la version mobile