L’ONU renouvelle ses inquiétudes sur la situation des Ouïghours

La Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a exprimé son inquiétude sur la situation des Ouïghours musulmans, victimes d’une série de graves violations des droits de l’homme, dans la région autonome du « Xinjiang » en Chine.

C’est ce qui ressort de son intervention lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à l’Office des Nations Unies à Genève.

Parlant de violations des droits de l’homme dans différentes régions du monde, Bachelet a évoqué la situation des Ouïghours musulmans au Xinjiang.

« Nous sommes toujours préoccupés, bien évidemment, par les rapports continus faisant état d’un certain nombre de violations graves des droits de l’homme dans la région. Ces rapports proviennent de diverses sources. Notre équipe essaie, en ce sens, de vérifier l’authenticité des documents que nous recevons sur ces questions », a déclaré la responsable onusienne.

Dans le même contexte, elle a souligné qu’une délégation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) continue de communiquer avec les autorités chinoises au sujet d’une visite dans la région, signalant que la pandémie du coronavirus a entravé cette démarche.

Elle a déclaré que la délégation devait se rendre dans la région au cours du premier trimestre de l’année prochaine et qu’elle va entreprendre les préparatifs nécessaires pour cette visite.

« J’espère que l’Administration chinoise nous permettra d’atteindre la région », a-t-elle ajouté.

Il est à rappeler que la Chine contrôle, depuis 1949, le territoire du Turkestan Oriental, appelé Xinjiang, habité par la minorité ouïghour musulmane turcophone.

Selon les statistiques officielles, il y aurait 30 millions de musulmans en Chine, dont 23 millions d’Ouïghours, tandis que des informations non officielles, font état d’environ 100 millions de musulmans, soit environ 9,5% de la population. La province à majorité turque musulmane est, depuis 2009, en proie à des violences sanglantes.

Depuis lors, Pékin a déployé des troupes dans la région, en particulier après la montée des tensions entre les « Han » chinois et les « Ouïghours » turcs, en particulier dans les villes d’Urumqi, Kashgar et Tourfan, où les Ouïghours sont majoritaires.

Dans son rapport annuel sur les droits de l’homme, publié en 2018, le Département d’État américain a déclaré en mars que la Chine détenait des musulmans dans des centres de détention « en vue de gommer leur identité religieuse et ethnique ».

Pékin affirme que les centres, qualifiés par la communauté internationale de « camps d’internement », sont des « centres de formation professionnelle » destinés à « purifier l’esprit des détenus des idées extrémistes ».

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