Irak : 8 protestataires tués et 54 autres blessés lors de manifestations à Sulaymaniyah

Le Haut-commissariat indépendant aux droits de l’homme en Irak (officiel) a annoncé jeudi, que 8 protestataires ont été tués et 54 autres blessées lors de manifestations dans la province de Sulaymaniyah dans l’administration régionale kurde de l’Irak.

Depuis le 2 décembre, Sulaymaniyah est le théâtre de manifestations contre la dégradation du niveau de vie et non-paiement des salaires des fonctionnaires.

Ces mouvements de contestations surviennent, en effet, suite aux désaccords avec Bagdad à propos de la gestion de la richesse pétrolière et la distribution de ses revenus.

Le Haut-commissariat a déclaré dans un communiqué, que « les forces de sécurité ont eu recours au gaz lacrymogènes, tiré des balles réelles et en caoutchouc, faisant 8 morts et 54 blessés ».

Selon le communiqué, le Haut-commissariat a appelé « toutes les parties à faire preuve de retenue et à préconiser le dialogue pour apaiser les tensions », appelant les manifestants à collaborer avec les forces de sécurité pour protéger les biens publics et privés dans le gouvernorat de Sulaymaniyah.

« Les salaires sont un droit constitutionnel et humain, et les gouvernements fédéral et régional doivent se réunir à la ‘table de dialogue’ pour définir les solutions appropriées afin de répondre aux revendications légitimes des manifestants », explique le communiqué.

Mardi, la Mission des Nations unies pour l’assistance à l’Iraq (MANUI) a condamné la  »violence » contre les manifestants à Sulaymaniyah, et a appelé au calme.

Le même jour, les autorités de sécurité de la région ont décrété un couvre-feu dans le gouvernorat de Sulaymaniyah et 3 autres villes, pour une période de 24 heures afin de « maintenir l’ordre ».

De son côté, Masrour Barzani, chef du gouvernement régional, a accusé les organisateurs des manifestations de « déstabiliser la sécurité ».

Le gouvernement régional trouve des difficultés à payer les salaires des employés depuis avril dernier, en raison des désaccords sur la gestion de la richesse pétrolière et la répartition de ses revenus.

La baisse des salaires a coïncidé avec la baisse des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, en raison des répercussions de la pandémie du coronavirus, qui a exacerbé la crise financière dans la région.

Parmi la population irakienne, qui compte environ 39 millions d’habitants, la région compte environ 5 millions d’habitants, dont 1,2 million perçoivent une masse salariale de l’État estimée à environ 700 millions de dollars par mois.

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