L’ONU se dit préoccupée par la décision du président tunisien de dissoudre le Parlement

L’ONU s’est déclarée, jeudi, préoccupée par la décision du président tunisien, Kaïs Saïed, de dissoudre le Parlement, appelant toutes les parties à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver la tension politique.

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse tenue par Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, au siège permanent de l’Organisation internationale à New York.

Mercredi, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lors d’une plénière virtuelle, un projet de loi abrogeant les mesures d’exception décidées par Saïed le 25 juillet dernier.

À cette date, le chef de l’État tunisien, avait pris une série de mesures d’exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l’immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu’il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature.

Quelques heures après la tenue de la plénière en ligne de l’APR, le locataire de Carthage a annoncé dans une allocution télévisée, la dissolution du Parlement « pour préserver l’État et ses institutions », qualifiant la plénière virtuelle et ses décisions de « tentative de coup d’État ratée ».

« Nous avons appris avec inquiétude la décision relative à la dissolution du Parlement », a déclaré Dujarric.

Et le porte-parole d’António Guterres d’ajouter: « nous exhortons toutes les parties tunisiennes à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver la tension politique dans le pays ».

La majorité des forces politiques et sociales tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu’elle considère comme étant « un coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une « restauration du processus de la Révolution » de 2011.

Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l’Etat « d’un péril imminent », mettant l’accent sur la préservation des droits et des libertés.

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