L’opposition bahreïnie appelle à mener une enquête sur la relation de Manama avec Al-Qaïda

Courrier Arabe

Des forces de l’opposition bahreïnie et des activistes étrangers ont appelé la communauté internationale à ouvrir une enquête sur les révélations de l’émission « Ma Khafiya aâdham » (ce qui est caché, est encore pire) diffusée sur Al-Jazeera la mi-juillet, concernant le recrutement d’éléments d’Al-Qaïda par les services de renseignements bahreïnis dans le but d’assassiner des figures de l’opposition chiite.

Lors d’une conférence de presse devant l’ambassade de Bahreïn à Londres tenue mercredi dernier, le chef du bureau politique de la coalition de l’opposition Ali al-Fayez, le secrétaire général du mouvement « Ahrar » (libres), Saïd al-Chihabi, et l’activiste britannique appuyant l’opposition, Linden Peter, ont considéré que les informations diffusées par l’enquête intitulée « Al-Laiboun Bi al-Nar » (ceux qui jouent avec le feu) sont des faits bien établis avec des preuves.

Les trois intervenants ont affirmé que ce reportage condamne le gouvernement bahreïni en révélant son implication dans l’élimination des opposants du régime tel que Abdel Wahab Hussein devenu plus tard l’un des leaders de la contestation populaire déclenchée en 2011 ainsi que dans l’attisement des sentiments sectaires visant à déchirer le tissu social de Bahreïn.

Des informations choquantes

Ali Mchimâa, un activiste de l’opposition a confié à Al-Jazeera que: « même si les citoyens avaient une idée sur ces informations, ils ont été choqués car l’investigation a présenté des preuves ».

De son côté, Ali al-Fayez estime que le reportage a donné des preuves déterminantes sur la culpabilité du régime, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités notamment les gouvernements britannique et américain qui doivent agir pour juger le régime bahreïni.

Un régime malade

Al-Chihabi a qualifié le régime en place à Manama de « régime malade qui collabore avec des groupes terroristes pour assassiner ses citoyens. Cela rend chaque bahreini inquiet d’être une cible du pouvoir ».

Les participants à la conférence de presse ont rappelé les informations les plus importantes ayant figuré dans le reportage d’Al-Jazeera, parmi lesquelles figurent la manipulation opérée par les renseignements bahreïnis en introduisant des armes dans les endroits du sit-in pour ensuite les filmer et ce dans le but de diaboliser l’opposition.

Des violations des droits de l’Homme

Al-Fayez, al-Chihabi et Peter ont énuméré les violations des droits de l’Homme commises à Bahreïn dont l’arrestation, la torture, la disparition forcée, la destruction des biens ainsi que les jugements arbitraires émis contre des journalistes, des activistes politiques, des théologiens chiites et des manifestants pacifiques.

Ils ont également attiré l’attention sur la privation de citoyenneté de plus de 800 personnes ces dernières années durant des procès qualifiés par l’opposition de « ridicules ». Ces personnes sont ainsi abondonnées à des sorts inconnus et doivent chercher une deuxième patrie.

Cette déchéance de nationalité intervient dans le cadre d’un plan plus large visant à rééquilibrer la société au détriment de la communauté chiite. Ce plan repose en particulier sur la redistribution de la population sur le territoire en éparpillant les chiites.

Quitter la version mobile