Égypte: Mobilisations contre la détention de mineurs et al-Sissi sursoit les peines de mort à cause de la CAN

Courrier arabe

Le tribunal criminel du Caire a décidé de surseoir les procès et les jugements des détenus politiques en raison de la coupe d’Afrique de football organisée actuellement en Égypte, dans un temps où des fondations dénoncent la détention et les procès inéquitables des mineurs.

Selon un communiqué des forces de l’ordre égyptiennes, «tous les procès des détenus politiques seront rapportés vers une date communiquée ultérieurement à cause des hautes mesures de sécurité instaurées au pays», parlant de l’organisation de la grande compétition du continent tant importante pour l’image du pays et du président.

Sachant que les prisonniers politiques en Égypte, sont en grande partie des membres ou des partisans du mouvement islamiste des Frères musulmans, ils ont été détenus en majorité en 2013, lors de la compagne lancée suite au coup d’état militaire du président actuel Abdel Fatah al-Sissi.

Arrêtés dans des prisons sous haute surveillance, aux yeux d’al-Sissi et de son pouvoir; des jeunes, des vieux, des femmes, des personnes gravement malades, et même des enfants sont des traîtres et des terroristes qui méritent la peine de mort.

Enfants enfermés    

En outre, huit fondations humanitaires, égyptiennes et internationales ont décidé de se mobiliser et ont fait part de leur profonde inquiétude au sujet de la détention des mineurs dans les prisons égyptiennes, signalant, dans un communiqué conjoint envoyé aux Nations unies que «le tribunal égyptien a jugé des enfants moins de 18 ans et se prépare à les condamner à mort, ce qui représente une violation du droit de l’enfant égyptien et de la convention internationale des droits de l’enfant».

Illustrant l’affaire qui concerne 26 accusés dont 11 enfants, âgés entre 15 et 18 ans, les fondations ont appelé les autorités égyptiennes à abolir la peine de mort « devenue outil de représailles surtout lors des procès arbitraires», proclamant une enquête sur les violations infligées aux détenus à l’intérieure des prisons. Elles soulignent également l’importance de respecter «les droits de l’enfant dans le cadre de la justice criminelle», ajoutant que le pouvoir juridique égyptien devra prendre une position ferme au sujet des constantes violations signalées.

Notant que suite au décès de l’ancien président Mohamed Morsi lors de son procès, les autorités égyptiennes sont sur leurs gardes, redoutant des attaques en représailles à son assassinat «confirmé et prouvé par plusieurs rapports internationaux».

Et comme les jugements des procès prochains prévoient de prononcer la peine de mort sur plusieurs détenus, y compris des enfants, les observateurs estiment que l’Égypte cherche à cacher la face sombre de son image pour dissiper tout opposant ou contestant et éviter les poursuites humanitaires internationales.

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