Près de 550 morts depuis le début des manifestations en Irak

Le soulèvement contre la corruption de l’Etat qui dure depuis octobre à Bagdad et dans le sud du pays connaît une répression sanglante. La Commission des droits humains fait état d’assassinats ciblés et d’enlèvements.

En Irak, les mois passent et la révolte populaire est de plus en plus sanglante. Depuis le début du soulèvement le 1er octobre, au moins 543 Irakiens ont été tués et plus de 30 000 blessés, dans une contestation inédite qui a été réprimée, émaillée de violences et cible d’une campagne d’assassinats et d’enlèvements. C’est là le constat de la Commission gouvernementale des droits humains, une institution appartenant à l’Etat mais critique de la gestion gouvernementale.

Les manifestants dénoncent la corruption généralisée et l’incompétence du gouvernement. Le 1er décembre, le Parlement irakien avait accepté la démission du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi.

Selon la Commission gouvernementale des droits humains, 276 personnes ont été tuées à Bagdad et dix-sept étaient des membres des forces de sécurité. Le reste du bilan concerne les manifestants.

Assassinats ciblés, milices et enlèvements

Alors que les blessés par balles se comptent par milliers, l’Etat accuse des membres des forces de l’ordre isolés ou des assaillants non identifiés de tirer.

Les manifestants, eux, dénoncent pêle-mêle les forces de sécurité, les combattants des factions armées et les hommes de main des partis politiques.

L’ONU a déjà à plusieurs reprises accusé des « milices » d’être derrière la vaste campagne d’assassinats, d’enlèvements et de menaces contre des militants qui vise à faire cesser un mouvement de contestation sans précédent en Irak, douzième pays le plus corrompu au monde en 2018, selon l’organisme Transparency international.

La Commission des droits humains dénombre ainsi 22 assassinats ciblés de militants et 72 disparus, probablement toujours aux mains de leurs ravisseurs. En outre, après plus de 2 700 arrestations, 328 Irakiens sont toujours en détention, selon la Commission.

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