Russie : pas de livraisons gratuites de gaz si l’Europe refuse de payer en roubles

La Russie ne livrera pas de gaz à l’Europe gratuitement, a déclaré, lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Interrogé lors de son point de presse quotidien à Moscou sur ce que la Russie fera si l’Europe refuse de payer ses livraisons de gaz en roubles, Dmitri Peskov a appelé à « résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent ».

« Le processus de livraison est extrêmement compliqué, ce n’est pas comme acheter un produit quelconque dans un magasin — vous achetez et payez à la caisse. Il s’agit de livraisons, de paiements et de bilans, ce sont des processus qui prennent beaucoup de temps. Toutes les modalités sont actuellement en cours d’élaboration entre les différents départements, en concertation avec Gazprom », a-t-il expliqué.

Et de souligner : « Mais il va sans dire que nous ne fournirons pas de gaz gratuitement. On peut le dire avec une certitude absolue. Dans notre situation, il n’est guère possible et peu judicieux de s’engager dans une quelconque charité vis-à-vis de l’Union européenne ».

Lundi, le président russe Vladimir Poutine a ordonné au gouvernement, à la Banque centrale et à la société Gazprom de faire en sorte que les paiements des livraisons de gaz aux « pays inamicaux » soient effectués en roubles d’ici le 31 mars.

Le 7 mars, le gouvernement russe a publié une liste de pays « menant des actions inamicales contre la Russie, et contre les entreprises et les citoyens russes », en référence aux sanctions économiques imposées à la suite de la guerre russo-ukrainienne.

Selon un décret publié sur le site Web du gouvernement, la liste comprend l’Albanie, Andorre, l’Australie, la Royaume-Uni, y compris Jersey, Anguilla, les îles Vierges britanniques et Gibraltar, de même que les États membres de l’UE, l’Islande, le Canada, le Liechtenstein, la Micronésie, Monaco, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Corée du Sud, Saint-Marin, la Macédoine du Nord, Singapour, les États-Unis, Taiwan, l’Ukraine, le Monténégro, la Suisse et le Japon.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a débuté le 24 février, a suscité l’indignation de la communauté internationale. L’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni, notamment, ont imposé de lourdes sanctions financières à Moscou.

Selon les estimations des Nations unies, au moins 1 151 civils ont été tués en Ukraine et 1 842 autres ont été blessés, mais le bilan réel pourrait être bien plus lourd.

Plus de 3,87 millions d’Ukrainiens ont également fui vers les pays voisins, et des millions d’autres ont été déplacés à l’intérieur du pays, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés.

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