Washington exprime ses « préoccupations » au sujet du processus démocratique en Tunisie

Les Etats-Unis ont exprimé, lundi, leur préoccupation concernant le « processus démocratique en Tunisie » et ont souligné « l’importance de lancer un processus de réforme politique et économique inclusif dans lequel la société civile puisse se faire entendre. »

C’est ce qui ressort d’un communiqué de l’ambassade des États-Unis en Tunisie, à l’issue d’une visite de 5 jours de la sous-secrétaire d’État américaine à la sécurité civile, à la démocratie et aux droits de l’homme, Uzra Zeya, en Tunisie.

La responsable américaine a rencontré « de hauts responsables du gouvernement tunisien, notamment la Première ministre Najla Bouden, le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi et le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, ainsi que des représentants de la société civile, notamment des défenseurs des droits de l’homme, des militants anti-corruption et des journalistes », selon le communiqué.

Uzra Zeya a souligné « la préoccupation des États-Unis au sujet du processus démocratique de la Tunisie et l’importance de la mise en place de réformes politiques et économiques inclusives prenant en considération les propositions de la société civile ».

« Le gouvernement (tunisien) a donné des assurances encourageantes concernant l’adoption d’une approche inclusive lors de la mise en œuvre de la feuille de route politique « , ajoute le communiqué. La sous-secrétaire d’État américaine a également souligné « la nécessité de respecter les droits de l’homme, y compris la liberté d’expression et la liberté d’association pour tous les Tunisiens, comme le prévoient la constitution et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. »

Et la représentante américaine de souligner que « l’indépendance du pouvoir judiciaire est essentielle à un système démocratique cohérent et solide. »

Uzra Zeya a exhorté le gouvernement tunisien à « mettre fin aux procès de civils devant des tribunaux militaires et à ne plus engager de poursuites contre des individus pour l’exercice pacifique de la liberté d’expression », selon le même communiqué.

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle le président du pays, Kaïs Saïed, a décidé d’imposer des mesures d’exception, notamment le gel des pouvoirs du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, le limogeage du gouvernement et la désignation d’un nouveau.

La majorité des forces politiques et civiles en Tunisie, y compris le mouvement Ennahda, rejettent ces mesures et les considèrent comme un « coup d’État contre la Constitution », tandis que d’autres forces les soutiennent, les considérants comme une « correction du cours de la révolution de 2011 », qui avait renversé le régime du président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

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