Soudan: Après le drame, le mouvement de la contestation appelle à des manifestations

Courrier arabe

En réponse à l’assassinat des étudiants soudanais par balles réelles, Khartoum ainsi que d’autres villes soudanaises ont assisté aujourd’hui à des manifestations contestataires et des mobilisations estudiantines.

Le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah El-Borhan a estimé que « le massacre d’El Obeid a attristé tous les Soudanais », exigeant que « les coupables doivent être traduits en justice ».

Lundi, le comité de médecins proche du mouvement de contestation a déclaré dans un communiqué que « huit manifestants, dont quatre étudiants et un infirmier ont été tués, en plus d’un nombre indéterminé de blessés lors d’un rassemblement pacifique dans la ville d’El Obeid, capitale de l’Etat du Kordofan du Nord, pour dénoncer la vie chère notamment le prix du pain et du carburant, dans un contexte de pauvreté aggravée ».

A l’heure actuelle, aucun parti n’a adopté ce meurtre. Toutefois, l’ensemble d’habitants d’El Obeid a confirmé qu’ « il s’agissait des forces de Soutien Rapide (FSR) ». Le Conseil militaire de transition (CMT) n’a fait  jusque là aucun commentaire à ce sujet.

Selon des sources de la chaîne d’information « Al-Jazeera », « le gouverneur du Nord-Kordofan a imposé un couvre-feu nocturne de 21 heures locales (19 heures GMT) à 6 heures de matin et ce, jusqu’à nouvel ordre ».

Il a également ordonné la fermeture des écoles publiques et le retrait des forces de soutien rapide.

Condamnation et réclamation de rendre des comptes

Après le drame, le représentant de l’UNICEF au Soudan « s’est déclaré profondément choqué de la mauvaise nouvelle », et a demandé que « les responsables de ce crime soient péniblement châtiés ».

De leurs cotés, les membres de l’Association des professionnels soudanais (APS), ont appelé leurs partisans à « descendre dans les rues pour dénoncer haut et fort le massacre de honte contre les étudiants ».

Dans le même contexte, le leader de la contestation, Siddig Youssef a par ailleurs réclamé « la suspension des discussions politiques entre pouvoir et contestation, à la suite des événements d’El Obeid », en affirmant qu’ils ne peuvent pas s’asseoir à la table des négociations avec « ceux qui permettent de tuer des révolutionnaires ».

Rappelons que l’exécution des étudiants coïncide avec la reprise des négociations entre le Conseil militaire et les dirigeants du mouvement de contestation, prévues aujourd’hui pour résoudre les problèmes liés à la constitution d’un gouvernement civil pendant la période de transition. Ce qui constitue l’une des principales revendications des manifestants.

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