Soudan : Hemeti présente ses aveux à la population et promet de pondre les coupables

Courrier arabe

Le vice-président du conseil militaire transitionnel soudanais (CMT), a déclaré qu’il inspirait sa force du peuple et non pas des Forces de soutien rapide (RSF) qu’il tient sous son contrôle, promettant aux Soudanais de «pondre» les coupables des crimes lors de la dispersion du sit-in devant le quartier général de l’armée à Khartoum.

Lors d’un discours tenu aujourd’hui devant les responsables locaux, Mohamed Hamdan Dagalo alias «Hemeti» a affirmé qu’il ne s’épaulait pas des RSF mais qu’il dirige du peuple soudanais dont il était fier d’appartenir.

Ajoutant que la dispersion du sit-in était un piège tendu aux RSF pour déformer leur image aux yeux du peuple, il jura de punir les responsables des crimes commis à Khartoum contre les contestants «même si les enquêtes démontraient qu’ils appartenaient au Conseil militaire», expliquant que «la justice prendra son cours jusqu’à la pendaison de tous les coupables».

Au sujet de la phase transitionnelle, Hemeti affirma que «le Conseil militaire ne vise pas le pouvoir et ne redoute que le fait que le pays risque de s’engouffrer dans une crise», appelant les responsables, les élites et les partis politiques à prendre la responsabilité envers le pays et à participer à un dialogue qui vise à surmonter la période actuelle.

« Nous sommes prêts à livrer le conseil des ministres aujourd’hui avant demain, et ne nous sommes contre personne ni parti ni individu», a-t-il résumé, en promettant de garantir des élections libres et transparentes, ouvrant les portes à une supervision internationale, africaine ou locale, l’important souligna-t-il «c’est qu’elle garantisse l’accord national».

La réfutation de l’opposition

Par ailleurs, les leaders des Forces de la Liberté et du Changement (FLC) ont déclaré que les propos de Hemeti «ne sont que poudre aux yeux» car la situation actuelle du pays ne permet pas d’organiser des élections.

Le mouvement avait affirmé précédemment à la chaîne qatarie «Al-Jazeera» que «le Conseil militaire ne disposait pas de la légitimité qui lui permettra d’organiser des élections», signalant que «Hemeti se comporte récemment comme étant le président de la nation», le mouvement se demandât ou était les autres membres du Conseil.

Notant que Hemeti avait précédemment déclaré qu’il jouissait d’une procuration populaire qui lui permettait de former un gouvernement technocrate, dans un temps où le FLC refuse ses prétentions et insiste sur la transition du pouvoir aux civils.

Hemeti, le chef des RSF, qui dominent actuellement la capitale soudanaise, est accusé d’abus de pouvoir et d’exercer des pressions sur les généraux de l’armée afin de se placer en tête du pays, comme fut le cas en Égypte voisin avec le président actuel Abdel Fatah Al-Sissi.

Quitter la version mobile