Soudan: La contestation charge la pression et les militaires s’appuient sur Ben Salmane

Courrier arabe

Au Soudan, les négociations, où le principal point de désaccord est le taux de représentants et la présidence du Conseil souverain, sont toujours gelées, alors que le Conseil militaire transitionnel insiste à obtenir la majorité écrasante des représentants ainsi que sa présidence, les contestants représentés par les Forces de la Liberté et du Changement (FLC) proclament un Conseil civil avec une représentation militaire limitée.

Une situation qui dure depuis déjà tops longtemps, estimant n’être parvenu à aucune issue, la contestation soudanaise change de stratégie.

Le mouvement se lance 

Déclarant que l’entêtement des militaires complique la situation au Soudan, et la pousse vers l’inconnu, la FLC a appelé à une grève nationale de deux jours.

Dans un communiqué, la FLC a annoncé que la grève, dans les sociétés et les entreprises ; étatiques et privées, ainsi que dans tous les secteurs professionnels, commencera à compter de mardi, signalant que «suite à la grève de deux jours, des comités seront organisés pour décider de l’étape prochaine», expliquant que les contestants seront sollicités pour faire part de leurs opinions.

«La grève et la désobéissance civile représentent une résistance pacifique, nous sommes obligés de garantir leur application et de la maintenir», avait affirmé le communiqué qui s’adressait aux Soudanais.

Le mouvement avait aussi déclaré être actuellement en phase d’étudier toutes les options possibles pour traiter la situation délicate que traverse la nation.

A quoi jouent les militaires ? 

Le vice-président du Conseil militaire transitionnel, le général Mohamed Hamdane Dagolo (dit Hemeti) s’est rendu jeudi à Riyadh, au moment où les accusations s’accentuent contre les forces de soutien rapide au sujet de l’assassinat des manifestants à la place du sit-in à Khartoum.

Le Conseil militaire soudanais avait annoncé que la visite du vice-président du Conseil à Riyadh était dans le but de confirmer le maintien du positionnement militaire des troupes soudanaises au Yémen, et pour assurer le soutien soudanais aux saoudiens, face aux menaces iraniennes qui les entourent.

Le Conseil affirma, également dans un communiqué, que la rencontre d’Hemeti avec le prince héritier Mohammed Ben Salmane «vise à remercier l’Arabie saoudite pour son appui présenté au peuple soudanais et au Conseil militaire, dans une période délicate et critique de l’histoire de la nation», signalant que Hemeti avait affirmé au prince saoudien que les Soudanais étaient prêts à défendre la terre sainte du royaume saoudien et à la protéger des menaces iraniennes.

Les coulisses 

Suite à la rencontre, un journal local soudanais avait annoncé, d’après des sources internes, qu’un accord était conclu entre Hemeti et le prince héritier saoudien, selon lequel le Conseil militaire soudanais devra percevoir un soutien considérable.

Le journal «Al-Rakouba», indique que les discussions entre Ben Salmane et Hemeti, «s’étaient focalisé sur le maintien des positions des troupes soudanaises au Yémen au sein de la coalition arabe, en échange du soutien totale de l’Arabie saoudite au Conseil militaire».

De son côté, la FLC a déclaré que la visite de Hemeti à Riyadh «prouve que le Conseil militaire transitionnel abuse de ses fonctions et ouvre les portes vers une intervention étrangère qui nuira à la révolution», avertissant des circonstances de tels actes, et de leur impact sur la sécurité et la stabilité du pays.

Alors que les contestants refusent toute flexibilité dans les discussions avec les militaires, ils s’affirment décidé à engager la révolution, qui a déjà entrainé la mort de leurs confrères, vers un autre niveau.

Insistant à avoir des civils en tête du pays, la population à Khartoum comme partout dans le pays, promet de faire son possible pour aboutir à ses fins.

Quitter la version mobile