Soudan: la répression des manifestations a fait au moins 53 blessés

Au moins 53 manifestants ont été blessés à Khartoum, la capitale soudanaise, lors des violences qui ont éclaté jeudi entre la police et les manifestants, a indiqué le ministère soudanais de la Santé.

Dans une déclaration vendredi, le ministère a ajouté que de nombreuses femmes et enfants figuraient parmi les blessés.

Parallèlement, le Comité médical affilié à la Corporation des professionnels soudanais a condamné les violences, appelant à la révocation du ministre de l’Intérieur ainsi que de l’inspecteur de police.

« Cette attitude contre les manifestants ressemble aux méfaits de l’ancien régime, nous demandons donc au Premier ministre Abdalla Hamdok de licencier l’inspecteur de police et le ministre de l’Intérieur », a déclaré l’assocation qui a été le principal mobilisateur des manifestations qui ont renversé l’ancien régime de Omar el-Béchir.

Le gouvernement soudanais, pour sa part, a condamné le recours à la violence, soulignant que tous les responsables seraient punis.
Faisal Mohamed Salih, le porte-parole du gouvernement, a déclaré vendredi matin que le droit de manifester dans le pays devrait être garanti, décrivant cela comme un « gain de la révolution soudanaise ».

Des milliers de manifestants ont défilé jeudi à Khartoum, appelant à la restructuration de l’armée nationale et au retour des officiers récemment licenciés.

Mardi, le chef du Conseil souverain, le lieutenant-général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan a licencié des dizaines d’officiers de l’armée.

Les manifestants dénoncent que de nombreux officiers licenciés sont punis pour « avoir manifesté leur solidarité avec les manifestations anti-Béchir ».

Omar el-Béchir, qui dirigeait le Soudan depuis 1989, a été évincé par l’armée en avril 2019 après des manifestations de masse contre son pouvoir.

En décembre, l’ancien Président a été condamné à deux ans de prison pour corruption. Il fait également face à des accusations d’avoir sapé la Constitution lors du coup d’État militaire qu’il a mené en 1989. Des autorités soudanaises ont récemment annoncé qu’il serait remis à la Cour pénale internationale suite à la demande provenant de cette dernière.

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