Soudan: Le bilan des victimes de la répression s’élève et le choc règne dans le pays

Courrier arabe

Le comité des médecins soudanais a annoncé que le nombre des victimes de de la répression des forces de l’ordre, à Khartoum, s’est élevé à plus de 30 morts et à des centaines de blessés après le bilan provisoire de la journée évalué à 18 morts et à 116 blessés.

Le comité proche des contestants a déclaré dans un communiqué: «le nombre des martyrs du massacre commis par le Conseil militaire au quartier général, s’est élevé à 30, en plus des centaines de blessés, et des cas critiques», déplorant une telle attaque sur des civils innocents.

Des photos publiées de l’intérieur de la zone ciblée démontrent que les contestants pacifiques étaient attaqués de tous les côtés par des tirs violents, où il était clair de voir que les forces de l’ordre avaient même engagé des snipers professionnels.

Déclarations internes

Le porte-parole du Conseil militaire, Chams Eddine Kabachi avait déclaré que les forces de l’ordre ciblaient la région de «Colombia», une zone défavorisée, située près de la place de contestation abritant des Gangs armés, en ajoutant, lors d’un appel téléphonique avec la chaîne d’informations «Al-Jazeera», que les forces de l’ordre avaient été contactées par les dirigeants de la contestation et qu’elles étaient tracassés de l’ampleur de la situation mais qu’elles s’étaient vite résignées à la réalité.

Le membre du comité de négociation représentant les Forces de la Liberté et du Changement (FLC), Madani Abbés Madani, a affirmé que «les annonces du porte-parole du Conseil militaire sont mensongères», et que «les militaires qui ont trahit la patrie et le peuple cherchent des histoires pour couvrir leurs violations».

Et bien que le haut procureur soudanais, Al-Walid Sid Ahmed Mohamed, a ordonné la formation en urgence d’une commission pour enquêter sur les incidents du quartier général de l’armée, les partis de la contestation ont affirmé que l’action entreprise par les militaires «renforce la volonté populaire pour continuer la révolution et destituer ce régime criminel».

Pour l’heure, le choc et la déception planent sur les rues soudanaises après le lancement de l’opération de répression pour disperser le sit-in tenu depuis plus de deux mois, une action que les Soudanais qualifient de «haute trahison».

A Khartoum, les manifestants anéantis se préparent à organiser le deuil de leurs compatriotes et s’affirment plus que jamais « décidés à avoir un pouvoir civil en tête du pays même s’ils devront tous mourir », ont-ils affirmé.

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