The Guardian: les dictateurs arabes ont comploté pour entraver la révolution au Soudan

Courrier arabe

L’écrivain Simon Tisdall, dans son article publié par le journal britannique « The Guardian », a assuré que les dirigeants de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis se sont convenus d’œuvrer pour contrarier les aspirations des Soudanais au changement, et à l’élimination du régime militaire.

Tisdall pense qu’il ne s’agit peut-être pas d’une coïncidence si cette violente répression des manifestants sur la place du sit-in au centre de Khartoum survenue lundi passé, a été précédée d’une série de rencontres entre les chefs du Conseil militaire de transition soudanais et les dirigeants de ces régimes arabes despotiques.

Le même écrivain a souligné que ces trois pays appuyaient le régime du président déchu Omar El-Béchir, cependant, après la destitution de ce dernier le 11 avril passé à la suite de la révolte populaire, ces mêmes pays ont mis en place une contre-révolution avec les chefs du coup-d’État militaire.

L’écrivain britannique a rappelé que l’Égypte a appuyé le régime putschiste en prolongeant le délai accordé au Conseil militaire par l’Union Africaine pour transférer le pouvoir aux civils de quinze jours à deux mois.

L’assaut donné par les militaires soudanais contre le sit-in de Khartoum doit sans doute rappeler de vieux souvenirs au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, relève l’écrivain Tisdall.

En effet, al-Sissi a lui-même délogé de manière sanglante des manifestants défendant la démocratie sur les places publiques du Caire telles que « Rabaa », entraînant des centaines de victimes. Pour lui, al-Sissi a écrasé le printemps arabe en Égypte, à travers les arrestations massives et les exécutions.

Le même écrivain a affirmé que les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite ont promis une aide de 3 milliards de dollars au Soudan après la prise du pouvoir par les militaires.

Il souligne les liens forts entretenus par l’armée soudanaise avec ces deux pays du Golfe, rappelant les milliers de ses soldats qu’elle a envoyé pour contribuer à la guerre du Yémen.

Quant aux positions internationales, Tisdall a souligné que Donald Trump semble être satisfait du travail politique réalisé par ses deux alliés émirati et saoudien. Il estime aussi que l’ambassadeur du Royaume-Uni à Khartoum Irfan Siddiq a multiplié les efforts pour parvenir à un règlement pacifique de la crise. Cependant, le gouvernement britannique selon lui paraît être indifférent et désengagé.

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