Tunisie : 45 magistrats appellent le Président à renoncer à « toutes les mesures abusives » à leur encontre

Quarante-cinq magistrats tunisiens ont accusé, lundi, le Président Kaïs Saïed d’atteinte à leurs libertés, l’appelant à « renoncer immédiatement à toutes les mesures abusives » à leur encontre.

Dans un communiqué conjoint consulté par l’Agence Anadolu, les magistrats se sont dit « choqués par la grave déviation du pouvoir exécutif qui a accaparé les pouvoirs des tribunaux et les prérogatives du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ».

Le 25 juillet dernier, le Président tunisien a annoncé avoir limogé le Chef du gouvernement Hichem Méchichi, pris la tête du pouvoir exécutif, gelé les travaux du Parlement pendant 30 jours et levé l’immunité des députés. Il a également annoncé qu’il présidera le ministère public.

Les magistrats appellent Saïed à « renoncer, immédiatement, à toutes les mesures abusives à leur encontre, et à empêcher qu’elles ne se reproduisent sous aucun prétexte », selon le communiqué.

Ils ont dénoncé « l’agression gratuite, atroce, et sans précédent contre la liberté de circulation des magistrats, en l’absence de toute procédure judiciaire en la matière ».

Mercredi dernier, l’Association des magistrats tunisiens (AMT) a affirmé que « l’assignation à résidence d’un magistrat (…) requiert d’aviser au préalable le Conseil supérieur de la magistrature au sujet des activités qui lui seraient imputées, pouvant représenter un danger sur la sécurité et l’ordre public, et d’avoir à l’avance l’approbation du CSM avant que les mesures ne soient prises ».

Plus d’une semaine auparavant, une unité sécuritaire a exécuté une décision ordonnée par le ministre chargé de l’Intérieur portant placement en résidence surveillée de l’ancien procureur général près le tribunal de première instance de Tunis, Béchir Akremi. Il est accusé de « dissimulations de dossiers liés au terrorisme ».

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